Dictionnaire amoureux de la France - [49]
« Maintenant voici les remparts d’Arles ; des remparts bas et crénelés, comme on en voit sur les anciennes estampes où des guerriers armés de lances apparaissent en haut de talus moins grand qu’eux. Nous traversons au galop cette merveilleuse petite ville, une des plus pittoresques de France, avec ses balcons sculptés, arrondis, s’avançant comme des moucharabiehs jusqu’au milieu des rues étroites, avec ses vieilles maisons noires aux petites portes mauresque, ogivales et basses, qui vous reportent au temps de Guillaume Court-Nez et des Sarrasins. À cette heure, il n’y a encore personne dehors. Le quai du Rhône seul est animé. Le bateau à vapeur qui fait le service de la Camargue chauffe au bas des marches, prêt à partir. Des ménagers en veste de cadis roux, des filles de la Roquette qui vont se louer pour des travaux de fermes, montent sur le pont avec nous, causant et riant entre eux. Sous les longues mantes brunes rabattues à cause de l’air vif du matin, la haute coiffure arlésienne fait la tête élégante et petite avec un joli grain d’effronterie, une envie de se dresser pour lancer le rire ou la malice plus loin… La cloche sonne ; nous partons. Avec la triple vitesse du Rhône, de l’hélice, du mistral, les deux rivage se déroulent. D’un côté c’est la Crau, une plaine aride, pierreuse. De l’autre, la Camargue, plus verte, qui prolonge jusqu’à la mer son herbe courte et ses marais pleins de roseaux. »
Ce bateau à vapeur, j’hésite à le prendre. Finalement je préfère rester à quai, voir le soleil redessiner les profils d’Arles puis prendre la route de Fontvieille, capitale ad vitam d’une Provence plus vraie que nature — la mienne, la nôtre, la Provence idéale de ce conteur fabuleux (voir :Hansi).
Lipp (Chez)
Le père Cazes n’est plus là, avec sa moustache et son cigare, mais ses mânes continuent d’ordonner, selon les règles d’un protocole implicite, le cérémonial du placement. En bas, bien entendu ; l’étage, c’est pour les touristes. En montant l’escalier en colimaçon ils reluqueront la starlette en vogue, le champion fraîchement décoré, le ténor du barreau, le ministre en galante compagnie, l’académicien en conciliabule avec un producteur américain. Ils peuvent aussi avoir été placés sous l’auvent, comme en vitrine. Ou dans la salle du fond, le « purgatoire ».
Ne pas en déduire que les riches et les puissants font la loi. On soigne les habitués, avec une prime moralement répréhensible car son fondement est ethnique : dans le sillage de Jean-Pierre Athanase, de Laroquebrou (Cantal), les maîtres d’hôtel ont des indulgences plénières pour les natifs d’une Auvergne élargie à l’Aveyron et à la Corrèze. Après tout, les Cazes sont de Laguiole. À Paris la limonade est quasiment une exclusivité aveyronnaise : les Bras, les Costes, etc. Je ne m’en plains pas.
On ne vient pas chez Lipp pour manger, bien que les plats soient excellents. J’ai un faible pour le pied de porc farci, le jarret aux lentilles, le pâté en croûte pistaché, le cervelas rémoulade. On n’y vient pas pour s’enivrer, encore que le côte-de-brouilly en carafon, ou la brune à la pression, se laissent boire sans soif.
Certains vont chez Lipp pour se montrer. D’autres, pour voir de près ceux qui se montrent. Les premiers s’arrangent pour être adossés à la banquette du fond, près de la caisse dite « du radiateur » ; les seconds se retournent chaque fois que quelqu’un entre et repèrent forcément Laurent Terzieff, toujours planqué dans l’angle à gauche de l’entrée.
La plupart des habitués poussent la porte à tambour de chez Lipp pour dîner comme chez soi, dans un décor Art nouveau. Les fresques du plafond marron représentent des indigènes nues et des oiseaux roses. Même exotisme sur les carreaux de faïence qui ornent les murs, entre deux glaces, dans des verts pâles : motifs floraux, feuilles de bananier et cacatoès. Ne pas se fier à l’horloge, toujours en avance. On jouit de la sollicitude discrète mais affable d’un personnel plus averti des arcanes du parisianisme que tous les gazetiers. Tel visage ne m’est pas inconnu, mais qui est-ce ? J’appelle un serveur. Il me déniaise à voix basse : un banquier. Il dîne avec sa maîtresse en titre, l’ancienne épouse de tel cinéaste. Pourquoi avoir accoté cette star de la droite et cette diva de la gauche ? Deux mots, un clin d’œil et j’ai compris : ils sont de la même loge. Du reste on me demande — toujours discrètement — si ça ne me gêne pas d’avoir pour voisin un ministre ou un chroniqueur que peut-être j’ai écorchés dans un article. Non, ça ne me gêne pas mais, avant de prendre place, il faut aller serrer quelques louches. Car chez Lipp on croise fatalement une connaissance si on a quelque peu traîné ses savates à Paris en tant qu’écrivain, journaliste, politicien, éditeur ou « artiste » (terme générique). Pas forcément quelqu’un de notoire. Quelqu’un qu’on a plaisir à croiser et qu’on ne rencontrerait pas ailleurs. C’est un club, avec du passage et des récurrences. Un club plutôt rive gauche, même si le cinoche et la « com » se pointent à onze heures du soir, lunettes noires et bronzages hors sol.
Справочное пособие, рассказывающее о том, какими физическими и химическими способами привести в хорошее состояние загрязненную, испачканную при пересылке или небрежном обращении марку; как удалить различные пятна, случайно попавшие на марку; как освежить несколько выцветшие краски марки.
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Представленный Вашему вниманию очередной номер авиационного сборника продолжает знакомить читателей с авиацией периода второй мировой войны и является своеобразным приложением ко второй части монографии "Самолетостроение в СССР (1941-45)", выпущенной издательством ЦАГИ.Ранее в рамках серии вышли в свет сборники, посвященные самолетам Германии, Японии, Италии, Великобритании, авиапромышленности США. Готовится к печати сборник, посвященный палубным истребителям периода второй мировой войны.Данный сборник подготовлен на основе переводов из зарубежных книг и журналов Владимиром Котельниковым.
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