Dictionnaire amoureux de la France - [47]
Légion étrangère (La)
Je ne suis pas très militariste et j’ai satisfait mes obligations militaires au grade de deuxième classe, avec une condamnation à deux mois de prison, assortie d’un sursis. C’est dire que je ne suis pas taillé dans un bois qu’on peut habiller d’un uniforme. Avec quoi l’habiller ? Je me le suis demandé lorsque vint l’échéance de la « quille ». Écrire est une raison d’être, pas une raison sociale. Rien ne me paraissait plus enviable que la condition de moine : le foisonnement anarchique des désirs sublimé dans une ascèse qui ritualise chaque heure du jour et de la nuit. Je trouvais le temps long à l’époque. Malheureusement, un attrait invincible pour le cotillon m’interdisait la bure, j’étais amoureux en permanence, ce qui n’est pas non plus un métier. Restait l’autre vocation : devenir Légionnaire. Je m’étais lié avec quelques « bérets verts » qui avaient combattu en Indochine et en Algérie et revenaient d’Afrique où on les avait parachutés pour Dieu sait quelle cause politique, peut-être inavouable. Un Hongrois, un Serbe, un Chilien. Leurs biceps étaient tatoués, ils ouvraient les canettes avec leurs dents, riaient comme des gosses pour un rien ; ils sentaient bon le sable chaud de la chanson de Piaf. Renseignements pris, l’engagement était pour cinq ans. J’ai renoncé, la mort dans l’âme, et il m’arrive de le regretter : la Légion me fascine. Dès l’enfance, j’ai idéalisé le képi blanc, c’était le seul qui pût m’inciter à regarder un défilé militaire du 14 Juillet à la télévision. Sidéré par la légende — Alma, Sébastopol, Solferino, Camerone, Tonkin, Salonique, Bir Hakeim, El-Alamein, Diên Biên Phu, mystère des origines, réputation de détachement face à la mort — mon imagination silhouettait le Légionnaire en un moine-soldat qui aurait perdu sa foi en Dieu et sa patrie. Il risquait sa peau en barouds d’honneur, pour le panache, sans autre espoir que de mourir, comme le prescrit Vigny dans son poème. Leur musique (le « boudin ») me donnait des frissons ; j’avais acheté le disque, je l’écoutais toute la journée. J’aimais croiser un képi blanc, je tâchais d’imaginer son passé de caïd, ou pis encore. Sans doute s’était-il engagé dans la Légion en manière de rédemption après avoir tué un homme ou plusieurs. Ou enduré une débâcle amoureuse. Que cet apatride se soit voué à un drapeau, le tricolore, me paraissait le comble du romantisme.
Cette fascination demeure. J’aime me balader à Aubagne ou à Calvi, heureux de voir des képis blancs sur des nuques bien rasées. J’en ai croisé en Guyane où ils protégeaient Kourou tout en construisant des routes et en s’improvisant maîtres d’école. Je les ai vus à l’œuvre en Afrique et ailleurs : partout ils sont respectés. Ils montent au feu avec le même flegme impavide qu’ils affichent en tapant le carton au mess. Les officiers américains ou anglais en conviennent unanimement : au sol, un Légionnaire est le meilleur guerrier du monde. Le plus discipliné, le plus intrépide. C’était déjà vrai quand Louis-Philippe créa la Légion étrangère, ou du moins après qu’il l’eut réformée.
Lorsque la tempête de 1999 a déraciné tant d’arbres autour de mon village, les autorités ont envoyé des Légionnaires aux fins de dégager les chemins forestiers et les lignes électriques. Ils ont abattu en quinze jours une besogne qui, entreprise par des fonctionnaires, aurait pris des mois. Et, s’ils avaient campé quinze jours de plus, ils auraient repeuplé la contrée car les filles, aujourd’hui autant que jadis, ont du mal à leur résister. Comme moi elles sont captives d’une légende qui exotise notre mythologie guerrière, et la poétise aussi. Sait-on du reste que de nombreux Légionnaires ont écrit des poèmes ? J’ai lu un recueil ; on dirait que les auteurs renvoient à Édith Piaf, en guise d’hommage, la sentimentalité poignante de sa chanson. C’est de la belle poésie qui vise le cœur et atteint sa cible. On devrait la faire étudier en Sorbonne, ça inciterait peut-être les chimériques en panne d’idéal à intégrer la Légion comme l’ont fait en leur temps Cendrars, Koestler, Jünger ou Nougaro.
Lettres de mon moulin (Les)
Autour d’un moulin à vent habité par un hibou, Alphonse Daudet a déployé une Provence de fantaisie et l’a offerte aux enfants des écoles. Elle ensoleille leur imagination depuis le Second Empire, et celle de leurs parents en prime. Ce pays fleuri et embaumé des Lettres de mon moulin où même les choses ont une âme, et une âme accordée à celle grave et naïve des enfants, je l’ai rêvé, je m’y suis installé avec Daudet, bien avant de le connaître. J’ouvrais la porte, des lapins aux derrières blancs détalaient, le vieil hibou restait à l’étage. Ainsi ai-je acquis une manière de citoyenneté poétique en lisant ceci :
« C’est de là que je vous écrit, ma porte grande ouverte, au bon soleil.
« Un joli bois de pins tout étincelant de lumière dégringole devant moi jusqu’au bas de la côte. À l’horizon, les Alpilles découpent leurs crêtes fines… Pas de bruit… À peine de loin en loin, un son de fifre, un courlis dans les lavandes, un grelot de mules sur la route… Tout ce beau paysage provençal ne vit que par la lumière.
Справочное пособие, рассказывающее о том, какими физическими и химическими способами привести в хорошее состояние загрязненную, испачканную при пересылке или небрежном обращении марку; как удалить различные пятна, случайно попавшие на марку; как освежить несколько выцветшие краски марки.
В книге в популярной форме рассказано об оружии, предназначенном для выполнения необычных боевых задач. В ней содержится информация о тактико-технических данных, принципах действия и устройстве основных типов оружия для войск специального назначения различных стран, о нестандартном вооружении спецслужб, а также об опытных разработках такого оружия. В ней также приведены сведения о некоторых военно-технических изобретениях, не нашедших широкого применения.Издание предназначено для всех интересующихся историей техники и современным оружием.
В книге рассказывается история главного героя, который сталкивается с различными проблемами и препятствиями на протяжении всего своего путешествия. По пути он встречает множество второстепенных персонажей, которые играют важные роли в истории. Благодаря опыту главного героя книга исследует такие темы, как любовь, потеря, надежда и стойкость. По мере того, как главный герой преодолевает свои трудности, он усваивает ценные уроки жизни и растет как личность.
Представленный Вашему вниманию очередной номер авиационного сборника продолжает знакомить читателей с авиацией периода второй мировой войны и является своеобразным приложением ко второй части монографии "Самолетостроение в СССР (1941-45)", выпущенной издательством ЦАГИ.Ранее в рамках серии вышли в свет сборники, посвященные самолетам Германии, Японии, Италии, Великобритании, авиапромышленности США. Готовится к печати сборник, посвященный палубным истребителям периода второй мировой войны.Данный сборник подготовлен на основе переводов из зарубежных книг и журналов Владимиром Котельниковым.
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