Dictionnaire amoureux de la France - [48]
Et maintenant, comment voulez-vous que je le regrette votre Paris bruyant et noir ? »
Justement, j’endurais à Paris une condition d’écolier que j’eusse souhaité plus buissonnière. Les pavés, les murs, les toits, le ciel, tout était d’un gris de cendre froide, et les colles du dimanche aggravaient le sentiment de réclusion. Comment ne pas convoiter ce pays de cocagne à même la nature sauvage, où les papes montés sur mules dégustent benoîtement du châteauneuf et où les sous-préfets négligent leur devoir d’État pour commettre des vers à l’ombre des micocouliers. Existait-il pour de vrai ? J’avais tellement envie de le croire, pour assigner à mes fringales de liberté un cap repérable sur les cartes Michelin. J’y suis allé en stop, à l’adolescence, et ce fut un enchantement. Le concert des cigales m’enivrait, les couleurs me ravissaient — le vert des herbages, le blanc de la caillasse, le mauve embrumé des montagnes, le noir des cyprès. Les mas, les troupeaux, les villages m’inspiraient la tendresse que Daudet consent à ses personnages et à leurs décors. Tendresse rime avec tristesse dans ses histoires d’Arlésienne ou de rémouleuse volages : le bonheur est là, à portée de regard, mais la tragédie n’est jamais loin. Grâce au ciel, il y a aussi de la comédie, jusqu’aux portes de l’enfer : à preuve le témoignage farfelu du « curé de Cucugnan », qui en revient, et les cuites à l’élixir du Révérend Père Gaucher, absoutes par l’oraison de ses frères. Naïf dans sa rusticité, un catholicisme de santons orchestre le bal des saisons avec ses processions de pénitents ; un théologien n’y retrouverait pas son compte d’orthodoxie. Moi j’y trouvais mon compte d’exotisme. Je suis revenu maintes fois baguenauder autour du moulin et je puis l’attester : la Provence de Daudet existe bel et bien, dans un périmètre approximatif circonscrit par la Camargue, la Crau, les Alpilles et le Rhône. Je la rêve en connaissance de cause et je l’aime toujours, c’est un canton du paradis à la française. Paradis perdu : comme beaucoup d’écrivains de la seconde moitié du XIX>e siècle, Daudet a idéalisé son terroir depuis ses exils parisiens. Mais son bucolisme, son pastoralisme échappent aux nostalgies ordinaires par un enchâssement du merveilleux dans le réalisme. Ça tient à sa façon de raconter, comme un vieux à un enfant, comme un initié du cru à un profane de la ville, avec une familiarité qui fait du lecteur son complice. Le panthéisme de Giono, la malice de Pagnol ont colorié différemment mes songes provençaux, en relais de Van Gogh, de Cézanne, des peintres depuis Henry d’Arles jusqu’à Ambrogliani en passant par Dunoyer de Segonzac et Seyssand. Sans compter ceux de la Riviera (voir : Riviera). La Provence de Mistral — à qui Daudet rend un bel hommage dans les Lettres sous forme d’un pélerinage à Maillane —, la Provence des félibriges est respectable sans doute, mais un peu trop régionalisante pour mon goût. Trop patoisante, trop érudite ; je m’y sens en terre presque étrangère. Daudet va droit au but : les champs d’oliviers, la symphonie des cigales, les senteurs de la lavande et du romarin, l’envol d’un courlis, le velours des bruyères. La Provence qu’il fait comparaître sous le soleil n’a rien d’ésotérique ; c’est la mienne et celle de qui la désire, les Lettres donnent les mots de passe. C’est depuis Fontvielle que s’organise ma géographie provençale intime, et tant pis si l’on a apprété le moulin à l’usage des touristes, il reste irrécusable. Une émotion me surprend, elle m’accompagne sur cette départementale 17 qui traverse le Paradou puis Maussane pour rejoindre les Baux et Saint-Rémy, ou bien Eyguières ou je cherche « la maison basse a volets gris avec un jardinet derrière », accolée à un couvent. Enfant j’avais les larmes aux yeux en lisant cette histoire d’amour — le petit-fils négligent, son ami qui débarque, le ravissement des pauvres vieux, les orphelines, le déjeuner, les cerises à l’eau-de-vie sans sucre. On ne voit plus un grand-père et une grand-mère avec les mêmes yeux quand on a lu « Les vieux ». Même émotion en Camargue : chaque pièce d’eau convoque la description de l’« espère » et des rivages du Vaccarès, ce lac salé plein de mystères ou parfois les troupeaux vont se noyer. Les Lettres de mon moulin s’autorisent des évasions hors l’espace pour ainsi dire sacré dont l’abbaye de Montmajour pourrait figurer le centre. La patache des « Deux auberges » part de Beaucaire, c’est à Avignon que « la mule du pape » lâche son coup de sabot vengeur, les « étoiles » du berger qui instruit la belle Stéphanette tremblent sous le ciel du Lubéron. et c’est au sommet du Ventoux que Dom Balaguere dit ses « Trois messes basses » pour sa rédemption, chaque nuit de Noël, dans une chapelle fantomatique. Aucune importance, je rapatrie les décors dans le paysage avoisinant Fontvieille. Certaines lettres évoquent la Corse — un phare, un naufrage, des douaniers —, d’autres l’Algérie. Daudet effeuille ses souvenirs méditerranéens. Les récits sont gentiement troussés, sans plus, je les confonds, je les oublie. Tandis qu’autour du moulin, je m’attends à croiser sur n’importe quel sentier Maître Cornille portant ses sacs de plâtre, je compatis à son secret, je maudis les minotiers industriels, allégorie plausible d’une modernité qui nous dépossède. Car l’air de rien, les
Справочное пособие, рассказывающее о том, какими физическими и химическими способами привести в хорошее состояние загрязненную, испачканную при пересылке или небрежном обращении марку; как удалить различные пятна, случайно попавшие на марку; как освежить несколько выцветшие краски марки.
В книге в популярной форме рассказано об оружии, предназначенном для выполнения необычных боевых задач. В ней содержится информация о тактико-технических данных, принципах действия и устройстве основных типов оружия для войск специального назначения различных стран, о нестандартном вооружении спецслужб, а также об опытных разработках такого оружия. В ней также приведены сведения о некоторых военно-технических изобретениях, не нашедших широкого применения.Издание предназначено для всех интересующихся историей техники и современным оружием.
В книге рассказывается история главного героя, который сталкивается с различными проблемами и препятствиями на протяжении всего своего путешествия. По пути он встречает множество второстепенных персонажей, которые играют важные роли в истории. Благодаря опыту главного героя книга исследует такие темы, как любовь, потеря, надежда и стойкость. По мере того, как главный герой преодолевает свои трудности, он усваивает ценные уроки жизни и растет как личность.
Представленный Вашему вниманию очередной номер авиационного сборника продолжает знакомить читателей с авиацией периода второй мировой войны и является своеобразным приложением ко второй части монографии "Самолетостроение в СССР (1941-45)", выпущенной издательством ЦАГИ.Ранее в рамках серии вышли в свет сборники, посвященные самолетам Германии, Японии, Италии, Великобритании, авиапромышленности США. Готовится к печати сборник, посвященный палубным истребителям периода второй мировой войны.Данный сборник подготовлен на основе переводов из зарубежных книг и журналов Владимиром Котельниковым.
В книге рассказывается история главного героя, который сталкивается с различными проблемами и препятствиями на протяжении всего своего путешествия. По пути он встречает множество второстепенных персонажей, которые играют важные роли в истории. Благодаря опыту главного героя книга исследует такие темы, как любовь, потеря, надежда и стойкость. По мере того, как главный герой преодолевает свои трудности, он усваивает ценные уроки жизни и растет как личность.
В книге рассказывается история главного героя, который сталкивается с различными проблемами и препятствиями на протяжении всего своего путешествия. По пути он встречает множество второстепенных персонажей, которые играют важные роли в истории. Благодаря опыту главного героя книга исследует такие темы, как любовь, потеря, надежда и стойкость. По мере того, как главный герой преодолевает свои трудности, он усваивает ценные уроки жизни и растет как личность.