Dictionnaire amoureux de la France - [43]
I
Impressionnistes (Les)
Ils ont redécouvert le monde, ils l’ont réenchanté. Tout en a découlé, le fauvisme, le cubisme, l’expressionnisme, l’art abstrait. C’est la grande école picturale des temps modernes, une aventure magnifique, la seule française après des siècles de suprématie italienne puis flamande. C’est aussi le plus bel enfant naturel d’une bourgeoisie au mieux de sa forme, malgré Sedan et la Commune. Il a eu de bons précepteurs : les romantiques (surtout Delacroix), Corot, Courbet, Fontainebleau, Barbizon. Et, lorsque les impressionnistes ont imposé ce regard ébloui de lumière, Proust le traduisait en volutes de mots, Debussy en sonorités. C’est une « révolution », bel et bien, si l’on prend le terme dans son acception étymologique, sans y mettre le fatras romantique de l’« artiste maudit ». Ils n’ont pas été longtemps maudits, nos magiciens. La bourgeoisie, dont ils provenaient presque tous, les a vite adoptés, promus, financés, choyés ; rarement une dissidence aura aussi vite fait la loi. Clemenceau, qui n’était pas un hurluberlu, a consacré un livre à Monet, lequel a peint son portrait. Ironie de l’Histoire : la bourgeoisie française, qui avait tellement peur de la révolution, a donné au monde la plus radicale qu’on puisse imaginer. L’« homme nouveau », ce fantasme inepte des idéologues, les impressionnistes l’ont fait naître pacifiquement, et comme par inadvertance.
Leur histoire est bien connue. Aucune école n’a été autant disséquée et on n’en finira pas de se demander où et comment situer Van Gogh, Cézanne et Gauguin. Dans l’auberge espagnole de l’impressionnisme, chacun fait son régal avec les fleurs de son jardin secret. J’ai une fascination pour les Nymphéas de Monet — ceux du musée Marmottan et cette toile démesurée, à Bâle, dans un nouveau musée. Ma façon d’admirer le tympan d’une cathédrale gothique doit tout à celle de Rouen, telle que Monet l’a peinte. J’aime les paysages des bords de Seine de Pissarro et de Sisley, les visages féminins de Renoir, les danseuses et les chevaux de Degas. Je les aime tous, depuis Manet et Berthe Morisot jusqu’à leur postérité — Vuillard, Bonnard, Van Dongen, Vallotton. C’est pour les retrouver que je vais à Étretat, à Honfleur, à Trouville. Ils ont enchanté ce rivage normand comme ils ont enchanté les gares, les ponts, les péniches, les Grands Boulevards et la butte Montmartre. Ils ont rebaptisé en poésie un monde que l’ère industrielle enlaidissait, offrant gratis au tout-venant le secret d’un voyage merveilleux pour le prix d’un regard. Le leur. Le nôtre depuis lors. Ça ressemble à un miracle ; en tout cas, c’est une grâce qui vaut à la France un immense prestige, tous peuples et tous milieux confondus. Car le goût pour la peinture « classique » implique une culture mythologique, biblique, historique, ainsi qu’un commerce soutenu avec l’histoire de l’art. Les profanes sont rebutés ; au mieux ils admirent froidement. La remarque vaut pour l’art dit « moderne ». Tandis que l’émotion du touriste lambda face à un impressionniste n’est jamais feinte ; par la grâce de ces gentils thaumaturges, son œil fait sa « révolution » sans le savoir. Le sourire d’une femme, le frémissement d’une feuille, le vol d’un papillon, une flaque de soleil sur l’herbe — tout ce qui tombe sous mon regard et me chavire, instant après instant, je me l’approprie en un tremblement… impressionniste de ce qu’on appelle l’intériorité. D’ailleurs le langage courant a adopté le terme pour qualifier un certain frisson ébloui de l’âme qui embrouille des lambeaux de réalité pour en faire une sorte d’extase.
J
Jeanne d’Arc
Avoir une Antigone de chair et de sang au cœur de son histoire, pour l’ennoblir, tel est l’inestimable privilège de la France. Jeanne appartient à la légende universelle et l’Église, tardivement, a daigné la canoniser. Mais cette sainte a existé, elle est de la famille d’Arc dans le pays barrois, elle a gardé des moutons et entendu des voix. La fugue à Vaucouleurs n’est pas une fable, ni l’entrevue de Chinon avec ce pauvre Charles VII au cours de l’hiver 1429. Son audace fut si véridique que le « roi de Bourges » lui fit subir une enquête à Poitiers avant de l’armer. Les voix ? Message très simple : Dieu a voulu deux royaumes distincts, chacun chez soi et, en terre de France, le roi légitime, c’est Charles VII. Que l’on fasse justice à ces évidences et l’on jouira de la paix de Dieu.
Quoi de plus beau que cette vierge en armes, s’élançant de Blois vers Orléans en chantant « Veni Creator Spiritu », au début du printemps ! Quoi de plus miraculeux que sa victoire sur Talbot ! Personne n’y croyait, ni le roi, ni ses politiques qui déjà la haïssaient sournoisement. Les politiques, toujours, haïssent les héros et les saints ; c’est tout juste s’ils consentent à se calfeutrer sous leur protection, quand la peur les congèle.
Jargeau, Beaugency, Patay : chevauchée fantastique vers le Graal politique dont Jeanne a compris d’instinct la nécessité, le sacre de Charles VII à Reims pour en finir avec le conflit de légitimité.
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Представленный Вашему вниманию очередной номер авиационного сборника продолжает знакомить читателей с авиацией периода второй мировой войны и является своеобразным приложением ко второй части монографии "Самолетостроение в СССР (1941-45)", выпущенной издательством ЦАГИ.Ранее в рамках серии вышли в свет сборники, посвященные самолетам Германии, Японии, Италии, Великобритании, авиапромышленности США. Готовится к печати сборник, посвященный палубным истребителям периода второй мировой войны.Данный сборник подготовлен на основе переводов из зарубежных книг и журналов Владимиром Котельниковым.
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