Если душа родилась крылатой - [23]

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Et il chante la mort.
8
Et une nueґe de mouches autour de haridelles indiffeґrentes,
Et le cher andrinople de Kalouga gonfleґ par le vent,
Et le cri des cailles, et le grand ciel, et
Le flot des choches par-dessus le flot des bleґs,
Et les parlotes: les Allemands, — c’est assez mais jusqu’ou`! —
Et la croix tre`s jaune derrie`re le petit bois bleu,
Et la douce chaleur, et un tel eґclat en tout,
Et ton nom, qui sonne comme: Ange.
9
Faible rayon dans les teґne`bres noires de l’enfer —
Ta voix dans le grondement et l’explosion des obus.
Et la`, dans le tonnerre, comme un quelconque
Seґraphin, elle annonce, cette voix sourde,
— On ne sait de quels anciens matins brumeux —
Combien il nous a aimeґs, nous, aveugles et anonymes,
Et le manteau bleu, et le peґcheґ — de perfidie... Et
Combien — plus tendrement — plus fortement encore —
Combien il n’a cesseґ de t’aimer, Russie, disparue
A jamais dans la nuit — pour de tristes histoires!
Et ses doigts glissent — le long de ses tempes —
Ils semblent interroger — d’un geste perdu —:
Les jours nous attendent, et la tromperie de Dieu,
Et quel nom a` venir pour un soleil qui ne se le`vera plus...
Ainsi, prisonnier en tete-a`-tete avec lui-meme,
(Ou bien cet enfant qui parle en revant)
Nous est apparu sur toute la vaste plaine —
Le cur sacreґ d’Alexandre Blok.
10
Il regarde, la`, fatigueґ des lointains,
Chef sans partisans,
La` — et l’eau du torrent dans le creux de sa main —
Prince sans terres.
La` — ou`, pourtant, tout: possessions et soldats,
Et pain, et me`re.
Ton hеґritage est beau, — dispose de lui,
Ami sans amis!
12
Vous, ses amis, — ne le deґrangez pas!
Vous, serviteurs, — ne le deґrangez pas!
On le voyait sur son visage:
Mon royaume n’est pas de ce monde.
Fatales, les neiges en rafales au long de ses veines
Et les eґpaules se courbaient sous le poids des ailes,
Et par la bouche et par le chant, dans l’ardeur qui
desse`che,
Il a laisseґ son a  me s’envoler comme un cygne.
Tombez, tombez donc, lourds ornements!
Les ailes connaissaient leur pouvoir: voler!
Et les le`vres, qui reґpeґtaient ce mot: reґponds!
Mourir n’existe pas, je le sais!
Il boit l’aurore, il boit la mer, — a` sa soif,
Il festoie. — Et pas d’offices pour les morts!
Car celui qui pour toujours a dit: il faut e  tre!
Aura du pain assez pour le nourrir.
13
Au-dessus de la plaine —
Le chant du cygne.
Me`re, n’as-tu pas reconnu ton fils?
Lui — de tre`s loin — au-dela` des nuages,
Lui, — et son dernier pardon.
Au-dessus de la plaine,
La neige fatale, en tourbillons.
Jeune fille, n’as-tu pas reconnu ton ami?
Chasuble deґchireґe, ailes en sang...
Lui, et son dernier mot: — Vis!
Au-dessus de cette maudite...
L’envol aureґoleґ. Le juste
S’empare d’une a  me: hosanna!
Le forc  at trouve — une couchette — la chaleur.
Et le fils adoptif la maison d’une me`re. — Amen.
14
Pas une co  te casseґe —
Une aile briseґe.
Pas la poitrine traverseґe
Des fusilleґs. Cette balle
Ne peut s’extraire. Les ailes sont
Irreґparables. Il vivait mutileґ.
Tenace, elle est tenace la couronne d’eґpines!
Qu’importe au deґfunt — l’eґmotion de la masse,
Et le duvet de cygne des flatteries feґminines...
Lui, il passait, solitaire, sourd,
Il figeait les couchers de soleil,
Absent, comme une statue sans regard.
Une seule chose vivait encore en lui:
Une aile briseґe.
15
Sans cri, sans appel: un couvreur
Qui tombe d’un toit. — Mais,
Peut-e  tre es-tu revenu, —
Peut-e  tre, coucheґ dans un berceau?
Tu bru  les et ne te consumes pas,
Flambeau, pour peu de temps...
Laquelle parmi les mortelles
Te berce, en ton berceau?
Fardeau bien-heureux!
Roseau propheґtique!
Qui donc me dira
Dans quel berceau?
«Pas vendu, pour l’instant!»
Je ferai seulement, avec, en moi,
Cette jalousie, un vaste monde
Sur la terre de Russie.
Je traverserai d’un bout
A l’autre les terres de minuit.
Ou` est sa bouche — sa blessure — ,
Ou` sont le plomb, le bleu de ses yeux?
Le saisir! Toujours plus fort!
L’aimer, n’aimer que lui!
Qui me dira tout bas
En quel berceau tu es?
Des perles, une a` une, et l’ombre,
Mousseline endormie. Ombre
D’une couronne aiguiseґe,
D’eґpines, pas de laurier.
Pas un rideau, un oiseau
Qui deґplie ses ailes blanches!
— Et natre a` nouveau
Pour qu’a` nouveau la neige te couvre?
L’attirer plus fort! Le tenir
Plus haut! Ne garder que lui!
Qui me soufflera
En quel berceau tu es?
Mon exploit est peut-e  tre faux,
Et mes efforts — vains.
Tu vas peut-e  tre dormir,
Comme en terre, jusqu’au dernier chant.
Je vois a` nouveau — le creux
Profond de tes tempes.
Aucune musique ne pourra
Effacer une telle fatigue.
La souveraine pature,
Le silence sur, rouilleґ.
Le gardien me montrera
Le berceau.
16
Comme endormi, comme ivre,
Au deґpourvu, sans preґparation,
Creux des tempes:
Conscience aux aguets.
Orbites transparentes:
Mort et clarteґ.
Vitre transparente
Du re  veur, du voyant.
N’est-ce pas toi
Qui n’as pas supporteґ
Le son de sa robe bruyante
De retour au pays de chez Hade`s
N’est-ce pas cette te  te
Qui flottait, pleine de cliquetis
Argentins, le long
De l’He`bre endormi?
17
Rec  ois, mon Dieu, rec  ois mon obole
Pour la soliditeґ du temple. Je ne chante
Pas l’arbitraire de mon amour, je chante
La blessure de ma patrie...

Еще от автора Марина Ивановна Цветаева
Сказка матери

`Вся моя проза – автобиографическая`, – писала Цветаева. И еще: `Поэт в прозе – царь, наконец снявший пурпур, соблаговоливший (или вынужденный) предстать среди нас – человеком`. Написанное М.Цветаевой в прозе отмечено печатью лирического переживания большого поэта.


Сказки матери

Знаменитый детский психолог Ю. Б. Гиппенрейтер на своих семинарах часто рекомендует книги по психологии воспитания. Общее у этих книг то, что их авторы – яркие и талантливые люди, наши современники и признанные классики ХХ века. Серия «Библиотека Ю. Гиппенрейтер» – и есть те книги из бесценного списка Юлии Борисовны, важные и актуальные для каждого родителя.Марина Ивановна Цветаева (1892–1941) – русский поэт, прозаик, переводчик, одна из самых самобытных поэтов Серебряного века.С необыкновенной художественной силой Марина Цветаева описывает свои детские годы.


Повесть о Сонечке

Повесть посвящена памяти актрисы и чтицы Софьи Евгеньевны Голлидэй (1894—1934), с которой Цветаева была дружна с конца 1918 по весну 1919 года. Тогда же она посвятила ей цикл стихотворений, написала для неё роли в пьесах «Фортуна», «Приключение», «каменный Ангел», «Феникс». .


Дневниковая проза

В книге рассказывается история главного героя, который сталкивается с различными проблемами и препятствиями на протяжении всего своего путешествия. По пути он встречает множество второстепенных персонажей, которые играют важные роли в истории. Благодаря опыту главного героя книга исследует такие темы, как любовь, потеря, надежда и стойкость. По мере того, как главный герой преодолевает свои трудности, он усваивает ценные уроки жизни и растет как личность.


Мой Пушкин

«… В красной комнате был тайный шкаф.Но до тайного шкафа было другое, была картина в спальне матери – «Дуэль».Снег, черные прутья деревец, двое черных людей проводят третьего, под мышки, к саням – а еще один, другой, спиной отходит. Уводимый – Пушкин, отходящий – Дантес. Дантес вызвал Пушкина на дуэль, то есть заманил его на снег и там, между черных безлистных деревец, убил.Первое, что я узнала о Пушкине, это – что его убили. Потом я узнала, что Пушкин – поэт, а Дантес – француз. Дантес возненавидел Пушкина, потому что сам не мог писать стихи, и вызвал его на дуэль, то есть заманил на снег и там убил его из пистолета ...».


Проза

«Вся моя проза – автобиографическая», – писала Цветаева. И еще: «Поэт в прозе – царь, наконец снявший пурпур, соблаговоливший (или вынужденный) предстать среди нас – человеком». Написанное М.Цветаевой в прозе – от собственной хроники роковых дней России до прозрачного эссе «Мой Пушкин» – отмечено печатью лирического переживания большого поэта.