Если душа родилась крылатой - [25]

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Интервал

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Tu ne traneras pas. Moi, — je suis le prisonnier.
Toi, — le gardien. Nous avons le me  me destin.
Nous avons la me  me feuille de route
Pour ce territoire vide, vide.
Moi, — je suis d’une humeur tranquille!
Mes yeux sont transparents!
Gardien, laisse-moi aller
Jusqu’a` ce pin.
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Sur le marcheґ, les gens criaient,
La fumeґe sortait de la boulangerie
J’ai le souvenir de la bouche vermeille
D’une chanteuse de rue au visage allongeґ.
Dans un cha  le sombre — avec des fleurs —,
— Pour e  tre honoreґe — et
Toi, les yeux baisseґs, dans la foule
Des croyants, devant la catheґdrale.
Prie pour moi, beauteґ
Triste et diabolique,
On eґle`vera pour toi des eґchafaudages,
Comme pour la vierge du village.
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Vers Anne, a` la bouche d’or,
De toute la Russie, son verbe, et
Son expiation, — toi, vent, porte
Ma voix, et ce lourd soupir.
Parle, horizon en feu, parle
De ces yeux, noirs de douleur,
Et, doucement, salue, jusqu’a` terre,
Parmi les champs doreґs.
Raconte, eau verte des ruisseaux,
Dans les bois, raconte cette nuit-la`
Ou` j’ai vu en toi, et quel visage
J’ai vu, de mes propres yeux.
Toi, retrouveґ,
Dans la hauteur, avec le tonnerre,
Toi, l’anonyme,
Porte mon amour
A Anne, bouche d’or de toutes les Russies.
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Tu me caches le soleil, — la`-haut,
Toutes les eґtoiles dans le creux de ta main!
Et si, — portes grandes-ouvertes —
Comme le vent — j’entrais chez toi!
Et puis balbutier et rougir,
Baisser les yeux tout a` fait,
Et sangloter pour m’apaiser,
Comme un enfant pardonneґ.
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Les deux bras me sont donneґs — pour les tendre a` tous, —
Mais ils me fuient. Les le`vres — pour donner des noms,
Les yeux — pour ne pas voir, les sourcils tout au-dessus —
Pour s’eґtonner tendrement de l’amour et de l’absence d’amour —
Plus tendrement encore. La cloche, la`-bas, plus lourde
Que celle du Kremlin, sonne, et sonne dans ma poitrine, —
ainsi,
Qui sait? — Je ne sais pas, — peut-e  tre, — il se peut, — ainsi,
Je ne m’inviterai pas longtemps sur la terre russe!
Un soleil blanc et de tre`s, tre`s bas nuages,
Le long des potagers — derrie`re le mur blanc —,
Un cimetie`re. Et sur le sable des rangeґes d’eґpouvantails
De paille, sous des linteaux a` hauteur d’homme.
Pencheґe par-dessus les pieux de la palissade,
Je vois des routes, des arbres, des soldats en deґsordre.
Une vieille paysanne, pre`s d’un portillon ma  che,
Ma  che une tranche de pain noir avec du gros sel...
Pourquoi ce courroux contre ces maisons grises, —
Seigneur! — Et pourquoi trouer tant de poitrines?
Le train passe et hurle, et hurlent les soldats,
Et le chemin se couvre de poussie`re, et il s’eґloigne...
—Pluto  t mourir! Pluto  t ne jamais e  tre neґe,
Que, la`, pour ce pitoyable cri plaintif de forc  at
Vers les belles aux sourcils noirs. — Comme ils chantent
Aujourd’hui les soldats! O Seigneur mon Dieu!
Tu es ma rivale, et je viendrai chez toi,
Un jour quelconque, une certaine nuit claire,
Quand les grenouilles hurleront dans l’eґtang,
Et que les femmes seront folles de pitieґ.
Je m’attendrirai sur le palpitement
De tes paupie`res et sur tes cils, jaloux,
Je te dirai: je n’existe pas vraiment,
Je ne suis qu’un re  ve, dans ton sommeil.
Je te dirai: console-moi, console-moi.
Quelqu’un enfonce des clous dans mon cur!
Je te dirai, a` toi: le vent est frais,
Les eґtoiles — au-dessus des te  tes — sont chaudes...

Aux juifs

Toi, buisson de roses ardentes, qui
Ne t’a pieґtineґ, qui ne t’a eґcraseґ!
Seul immuable laisseґ sur terre,
Apre`s lui, par le Christ.
Israёl! Ton deuxie`me re`gne
Approche. Vous nous avez payeґ
De votre sang toutes les oboles:
Heґros! Tratres! Prophe`tes, mercantiles!
En chacun de vous — me  me s’il compte son or
Dans son baluchon, pre`s d’une chandelle —
Le Christ parle plus fort qu’en Marc,
Ou Matthieu, ou Jean, ou Luc.
D’un bout a` l’autre de la terre:
Crucifixion et descente de Croix...
Avec le dernier de tes fils, Israёl,
C’est le Christ que nous enterrons.
J’aimerais vivre avec Vous —
Dans une petite ville
Aux creґpuscules eґternels,
Aux eґternelles cloches —
Avec la sonnerie deґlicate
D’une horloge ancienne — les gouttes du temps —
Dans une petite auberge de campagne.
Et le soir, quelquefois, d’une mansarde ou l’autre —
Une flu  te,
Et le flu  tiste a` la fene  tre.
Et de grandes tulipes aux fene  tres.
Vous ne m’aimeriez, peut-e  tre, me  me pas.
Au milieu de la chambre — un poe  le de faїence eґnorme,
Avec sur chacun des carreaux — une image:
Une rose — un cur — un bateau —
Et derrie`re l’unique fene  tre:
La neige, la neige, la neige.
Vous seriez coucheґ — comme je vous aime: insouciant,
Indiffeґrent, paresseux.
De temps en temps, le brusque frottement
D’une allumette.
La cigarette s’allume, s’eґteint,
Et longtemps, longtemps, tremble a` son extreґmiteґ
Un court cylindre gris — la cendre.
Vous e  tes trop paresseux pour la secouer.
Et toute la cigarette vole dans le feu.

Don Juan

1
A l’aube froide,
Sous le sixie`me bouleau,
Au coin, pre`s de l’eґglise,
Attendez, Don Juan!
Je vous le jure, sur mon fianceґ,
Heґlas, et sur ma vie,
On ne sait, dans mon pays,
Ou` s’embrasser!
Chez nous, pas de fontaine
Et les puits sont geleґs, —
Et les Saintes Vierges
Ont des yeux seґve`res.

Еще от автора Марина Ивановна Цветаева
Сказка матери

`Вся моя проза – автобиографическая`, – писала Цветаева. И еще: `Поэт в прозе – царь, наконец снявший пурпур, соблаговоливший (или вынужденный) предстать среди нас – человеком`. Написанное М.Цветаевой в прозе отмечено печатью лирического переживания большого поэта.


Сказки матери

Знаменитый детский психолог Ю. Б. Гиппенрейтер на своих семинарах часто рекомендует книги по психологии воспитания. Общее у этих книг то, что их авторы – яркие и талантливые люди, наши современники и признанные классики ХХ века. Серия «Библиотека Ю. Гиппенрейтер» – и есть те книги из бесценного списка Юлии Борисовны, важные и актуальные для каждого родителя.Марина Ивановна Цветаева (1892–1941) – русский поэт, прозаик, переводчик, одна из самых самобытных поэтов Серебряного века.С необыкновенной художественной силой Марина Цветаева описывает свои детские годы.


Повесть о Сонечке

Повесть посвящена памяти актрисы и чтицы Софьи Евгеньевны Голлидэй (1894—1934), с которой Цветаева была дружна с конца 1918 по весну 1919 года. Тогда же она посвятила ей цикл стихотворений, написала для неё роли в пьесах «Фортуна», «Приключение», «каменный Ангел», «Феникс». .


Дневниковая проза

В книге рассказывается история главного героя, который сталкивается с различными проблемами и препятствиями на протяжении всего своего путешествия. По пути он встречает множество второстепенных персонажей, которые играют важные роли в истории. Благодаря опыту главного героя книга исследует такие темы, как любовь, потеря, надежда и стойкость. По мере того, как главный герой преодолевает свои трудности, он усваивает ценные уроки жизни и растет как личность.


Мой Пушкин

«… В красной комнате был тайный шкаф.Но до тайного шкафа было другое, была картина в спальне матери – «Дуэль».Снег, черные прутья деревец, двое черных людей проводят третьего, под мышки, к саням – а еще один, другой, спиной отходит. Уводимый – Пушкин, отходящий – Дантес. Дантес вызвал Пушкина на дуэль, то есть заманил его на снег и там, между черных безлистных деревец, убил.Первое, что я узнала о Пушкине, это – что его убили. Потом я узнала, что Пушкин – поэт, а Дантес – француз. Дантес возненавидел Пушкина, потому что сам не мог писать стихи, и вызвал его на дуэль, то есть заманил на снег и там убил его из пистолета ...».


Проза

«Вся моя проза – автобиографическая», – писала Цветаева. И еще: «Поэт в прозе – царь, наконец снявший пурпур, соблаговоливший (или вынужденный) предстать среди нас – человеком». Написанное М.Цветаевой в прозе – от собственной хроники роковых дней России до прозрачного эссе «Мой Пушкин» – отмечено печатью лирического переживания большого поэта.