Если душа родилась крылатой - [26]

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Интервал

Et pour que les belles
N’eґcoutent pas les vaines
Paroles, — nous avons
Un tre`s sonore carillon.
Je pourrais vivre ainsi,
Mais j’ai peur — de vieillir,
Et puis, mon beau, ce pays
Ne vous convient pas.
Dans un manteau d’ours,
Qui vous reconnatrait? —
Si ce n’eґtait les le`vres,
Vos le`vres, Don Juan!
2
Longtemps la tempe  te, et les pleurs
De la neige. — A l’aube brumeuse,
On a coucheґ Don Juan
Dans un lit de neige.
Ni bruyantes fontaines,
Ni chaudes eґtoiles...
Sur la poitrine de Don Juan,
Une croix orthodoxe.
Afin que la nuit eґternelle
Soit plus claire — pour toi,
J’ai apporteґ un eґventail,
Noir, de Seґville....
Et pour que tu vois
De tes propres yeux, la beauteґ
Des femmes, — cette nuit
Je t’apporterai un cur.
Dormez en paix, maintenant!
De tre`s loin vous e  tes venu,
Ici, chez moi. Votre liste
Est comple`te, Don Juan!
3
Apre`s tant de roses, de villes, de toasts —
Comment n’e  tes-vous pas fatigueґ
De m’aimer? Vous — presque un squelette,
Moi — presque une ombre.
Vous avez du  recourir aux forces
Ceґlestes? — Que m’importe! — Et
Que m’importe cette odeur de Nil
Qui vient de mes cheveux?
Moi — c’est mieux —, je vous raconte
Le conte: c’eґtait en janvier. Quelqu’un
A jeteґ une rose. Un moine masqueґ
Portait une lanterne. Une voix
Ivre, — priait et s’emportait,
Pre`s du mur de la catheґdrale.
Don Juan de Castille, alors,
Rencontra Carmen.
4
Il est minuit — juste.
La lune — un eґpervier.
— Tu regardes — quoi?
— Je regarde — c’est tout!
— Je te plais? — Non.
— Tu me reconnais? — Peut-e  tre.
— Je suis Don Juan.
— Et moi — Carmen.
5
Don Juan avait — une eґpeґe,
Don Juan avait — Dona Ana.
C’est tout ce que les gens m’ont dit
Du beau, du malheureux Don Juan.
Mais aujourd’hui, j’ai ruseґ:
A minuit juste, je suis alleґe sur la route.
Quelqu’un a marcheґ pre`s de moi,
Il reґpeґtait des noms.
Et une eґtrange crosse — blanchissait dans la brume...
— Don Juan n’a jamais eu — Dona Ana!
6
Et la ceinture de soie, — le serpent
Du paradis, — tombe a` ses pieds...
Et on me dit — Je me calmerai,
Un jour, la`-bas, sous la terre.
Je vois mon profil hautain et
Vieux, sur le brocard blanc.
Et quelque part — des gitanes — des guitares —
Et de jeunes hommes en manteaux noirs.
Alors, quelqu’un, cacheґ sous un masque:
— Reconnaissez-moi! — Je ne sais pas —
Reconnaissez-moi! —
Et la ceinture de soie tombe
Sur la place — ronde, comme le paradis.
Tu es sortie d’une catheґdrale auste`re et fine
Pour les criailleries de la place publique...
— Liberteґ! — La Belle Dame
Des marquis et des princes russes.
Voici, en cours, la terrible reґpeґtition
Du chur, — la messe continuera!
— Liberteґ! — Fille de joie
Sur la poitrine folle d’un soldat!
Embrasser sur le front — efface les soucis.
J’embrasse sur le front.
Embrasser sur les yeux — supprime l’insomnie.
J’embrasse sur les yeux.
Embrasser sur la bouche — donne a` boire.
J’embrasse sur la bouche.
Embrasser sur le front — efface la meґmoire.
J’embrasse sur le front.

Brumes Anciennes de L’Amour

1
Au-dessus des contours du cap noir —
La lune — chevalier dans son armure.
Sur le quai — haut de forme, fourrures,
Je voudrais: une actrice, un poe`te.
Vaste souffle du vent, —
Souffle des jardins du nord, —
Vaste souffle malheureux:
Ne laissez pas trai ner mes lettres.
2
Ainsi, les mains enfonceґes dans les poches,
Je suis la`, debout. La route bleuit.
— Aimer de nouveau, et quelqu’un d’autre?
Toi, tu pars, le matin to  t.
Chaudes brumes de la City —
Dans tes yeux. Eh bien, c’est ainsi.
Je me souviendrai — seulement ta bouche
Et ton cri passionneґ: — vivre!
3
Il lave le rouge le plus lumineux —
L’amour. Essayez un peu leur gou  t,
Elles sont saleґes — les larmes. J’ai peur,
Moi, demain matin — de me lever morte.
Des Indes, envoyez-moi des pierres.
Quand nous reverrons-nous? — En re  ve.
—Quel vent! — Salut a` l’eґpouse,
Et a` l’autre dame, — aux yeux verts.
4
Le vent jaloux fait bouger le cha  le.
Cette heure m’eґtait preґdestineґe, depuis toujours.
— Je sens, autour des le`vres et sur les paupie`res
Une tristesse presque animale.
Cette faiblesse le long des genoux!
— Ainsi la voila`, la fle`che divine! —
— Quelle lueur d’incendie! — Aujourd’hui
Je serai la farouche Carmen.
... Ainsi, les mains enfonceґes dans les poches,
Je suis la`, debout. — Entre nous, l’oceґan.
Au-dessus de la ville — brumes, brumes,
Brumes anciennes des amours.
Je me souviens du premier jour, la feґrociteґ des nouveaux-neґs,
La brume divine des langueurs, et la gorgeґe,
L’insouciance totale des mains, le cur qui manque de cur,
Et qui tombe comme une pierre — ou un eґpervier —
sur la poitrine.
Et puis voila`, dans les gestes de la pitieґ et de la fie`vre,
Une seule chose: hurler comme un loup, une seule:
se prosterner,
Baisser les yeux — comprendre — que le cha  timent
de la volupteґ
Est cet amour cruel, cette passion de forc  at.

Rouen

Je suis entreґe, et j’ai dit: — Bonjour!
Il est temps, roi, de revenir en France, chez toi!
Et de nouveau, je te conduis vers le sacre,
Et de nouveau, tu vas me trahir, Charles VII!
N’espeґrez pas, prince avare et morose,
Prince exsangue et sans courage,
Que Jeanne n’aime plus — les voix,
Que Jeanne n’aime plus — son eґpeґe.
Il y a dans Rouen, a` Rouen — le vieux marcheґ...

Еще от автора Марина Ивановна Цветаева
Сказка матери

`Вся моя проза – автобиографическая`, – писала Цветаева. И еще: `Поэт в прозе – царь, наконец снявший пурпур, соблаговоливший (или вынужденный) предстать среди нас – человеком`. Написанное М.Цветаевой в прозе отмечено печатью лирического переживания большого поэта.


Сказки матери

Знаменитый детский психолог Ю. Б. Гиппенрейтер на своих семинарах часто рекомендует книги по психологии воспитания. Общее у этих книг то, что их авторы – яркие и талантливые люди, наши современники и признанные классики ХХ века. Серия «Библиотека Ю. Гиппенрейтер» – и есть те книги из бесценного списка Юлии Борисовны, важные и актуальные для каждого родителя.Марина Ивановна Цветаева (1892–1941) – русский поэт, прозаик, переводчик, одна из самых самобытных поэтов Серебряного века.С необыкновенной художественной силой Марина Цветаева описывает свои детские годы.


Повесть о Сонечке

Повесть посвящена памяти актрисы и чтицы Софьи Евгеньевны Голлидэй (1894—1934), с которой Цветаева была дружна с конца 1918 по весну 1919 года. Тогда же она посвятила ей цикл стихотворений, написала для неё роли в пьесах «Фортуна», «Приключение», «каменный Ангел», «Феникс». .


Дневниковая проза

В книге рассказывается история главного героя, который сталкивается с различными проблемами и препятствиями на протяжении всего своего путешествия. По пути он встречает множество второстепенных персонажей, которые играют важные роли в истории. Благодаря опыту главного героя книга исследует такие темы, как любовь, потеря, надежда и стойкость. По мере того, как главный герой преодолевает свои трудности, он усваивает ценные уроки жизни и растет как личность.


Мой Пушкин

«… В красной комнате был тайный шкаф.Но до тайного шкафа было другое, была картина в спальне матери – «Дуэль».Снег, черные прутья деревец, двое черных людей проводят третьего, под мышки, к саням – а еще один, другой, спиной отходит. Уводимый – Пушкин, отходящий – Дантес. Дантес вызвал Пушкина на дуэль, то есть заманил его на снег и там, между черных безлистных деревец, убил.Первое, что я узнала о Пушкине, это – что его убили. Потом я узнала, что Пушкин – поэт, а Дантес – француз. Дантес возненавидел Пушкина, потому что сам не мог писать стихи, и вызвал его на дуэль, то есть заманил на снег и там убил его из пистолета ...».


Проза

«Вся моя проза – автобиографическая», – писала Цветаева. И еще: «Поэт в прозе – царь, наконец снявший пурпур, соблаговоливший (или вынужденный) предстать среди нас – человеком». Написанное М.Цветаевой в прозе – от собственной хроники роковых дней России до прозрачного эссе «Мой Пушкин» – отмечено печатью лирического переживания большого поэта.