Если душа родилась крылатой - [28]

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Интервал

Au pauvre, je reґclame du pain,
Au riche, je donne, pour sa pauvreteґ!
J’enfile dans l’aiguille — une lueur,
Au voleur, j’offre — la clef,
Je mets du blanc sur ma pa  leur.
Le pauvre ne me donne pas de pain,
Le riche n’accepte pas mon argent,
La lueur ne passe pas dans l’aiguille.
Le voleur entre sans la clef,
Et l’idiote pleure a` chaudes larmes —
Ce jour sans gloire, ce jour inutile.
— Ou` sont les cygnes? — Et les cygnes sont partis.
— Et les corbeaux? — Et les corbeaux sont resteґs.
— Ou` sont-ils partis? — La` ou` sont les grues.
— Pourquoi sont-ils partis? — Pour ne pas perdre leurs
plumes.
— Et papa, ou` est-il? — Dors, dors, le Sommeil,
Sur son cheval des steppes va venir nous chercher. —
— Ou` nous emme`nera-t-il? — Sur le Don des cygnes,
— La`, j’ai, tu le sais! — un cygne blanc.
Les poe`mes poussent,
des eґtoiles,
des roses,
Et de la beauteґ
— inutiles pour la vie familiale.
Quant aux couronnes
et aux apotheґoses —
Une seule reґponse:
— d’ou` cela me vient-il?
Nous dormons —
et puis, au travers des dalles de pierre,
L’ho  te ceґleste
avec ses quatre peґtales.
O monde, comprends!
Le chantre — dans son sommeil —
Deґcouvre les lois de l’eґtoile
et la formule de la fleur — .
Chaque poe`me — un enfant de l’amour,
Un enfant eґternel, deґmuni de tout.
Un premier-neґ — poseґ pre`s
De l’ornie`re, en plein vent.
L’enfer au cur, l’autel au cur,
— Le paradis et la honte. — Qui
Est le pe`re? Un tzar, peut-e  tre?
Peut-e  tre un tzar — peut-e  tre un voleur.
Il nous faut courageusement l’avouer, Lyre!
Nous avions du gou  t pour les grands de ce monde:
Pour les ma  tures et les drapeaux, les eґglises, les tzars,
Les bardes, les heґros, les aigles et les vieillards,
Quand on jure fideґliteґ aux royaumes,
On ne confie pas le Pavillon a` tous les vents.
Tu connais le tzar — reste a` distance du piqueur!
La fideґliteґ nous tenait comme un grappin:
Fideґliteґ a` la grandeur — a` la faute — au malheur,
Fideґliteґ a` la grande faute de la couronne!
Quand on jure fideґlite au — Khan,
On ne jure pas obeґissance a` la horde.
En ce sie`cle, nous n’avons trouveґ que du vent, Lyre!
Le vent a mis en lambeaux les tuniques, et
Le dernier chiffon flotte sur le Pavillon...
De nouvelles foules, pour de nouveaux drapeaux!
Nous, nous resterons fide`les a` nos serments,
Car ce sont de mauvais chefs, les vents.
Si l’a  me est neґe avec des ailes
Que lui importe les palais et les masures!
Que lui importe Gengis-Khan ou la horde!
J’ai deux ennemis, ici-bas,
Deux jumeaux — inseґparables:
La faim des affameґs — et la richesse des riches.
Je ne te ge  ne pas, je ne te donne
Pas un poison de femme.
Je te donne ma main fide`le —
La droite, celle qui eґcrit.
Celle avec laquelle je beґnis,
Pour la nuit — ma fille cheґrie.
Celle avec laquelle j’eґcris
Ce que Dieu me commande.
La gauche — est impertinente,
Maligne, astucieuse; tiens,
Je te donne ma main — ma main
Droite, celle qui est juste.
Pour toi, je noie dans un verre
Une poigneґe de cheveux bru  leґs.
Tu ne mangeras plus, tu ne chanteras plus,
Ne boiras plus, ne dormiras plus.
Pour que ta jeunesse — soit sans joie,
Pour que ton sucre — soit sans douceur,
Pour que la nuit c  a ne marche pas, dans le noir,
Avec ta jeune eґpouse.
Comme l’or de mes cheveux est
Devenu cendre grise, les anneґes
De ta jeunesse deviendront
Blanches comme l’hiver.
Tu seras aveugle, — sourd,
Tu te desseґcheras, — comme la mousse,
Tu expireras, — comme un soupir.
Tzar, Dieu! Pardonnez aux faibles —
Aux petits, — aux naїfs, — aux peґcheurs, — aux
extravagants,
Entraneґs dans l’horrible tourmente,
Seґduits, trompeґs, —
Tzar, Dieu! Dans l’atroce supplice,
Ne tuez pas Stenka Razine!
Tzar! Dieu te le rendra! Nous avons
Eu assez de cris d’orphelins! Assez
De morts! — Fils de tzar,
Pardonne au Brigand!
Vers la maison paternelle — les chemins sont divers!
Gra  ce pour Stenka Razine!
Razine! Razine! Ton histoire est termineґe!
L’animal rouge mateґ, attacheґ.
Ses dents horribles briseґes.
Mais pour sa vie, sa sombre vie
Et pour sa bravoure absurde,
Libeґrez Stenka Razine!
Patrie! Source et embouchure!
Et quelle joie! De nouveau c  a sent la Russie!
Etincelez, yeux ternis!
Reґjouis-toi, cur russe!
Tzar, Dieu! C’est la fe  te:
Libeґrez Stenka Razine!
Je n’ai plus besoin de toi,
Mon cher, — non parce que
Tu n’as pas eґcrit aussito  t,
Non parce que tu vas
Deґchiffrer en riant
Ces lignes eґcrites avec tristesse,
(Ecrites par moi, seule —
A toi, seul! — Pour la premie`re fois! —
Tu les devineras, sans e  tre seul.)
Non parce que des boucles
Fro  leront ta joue — je sais,
Moi aussi, lire a` deux! —
Non parce qu’ensemble —
Sur des majuscules incertaines —
Vous allez vous pencher et soupirer.
Non parce que, bien ensemble,
Soudain, vos paupie`res se fermeront —
Mon eґcriture est difficile, —
Et, en plus des vers!
Non, cher ami, — c’est plus simple,
C’est plus fort qu’un deґpit:
Je n’ai plus besoin de toi —
Parce que, parce que
Je n’ai plus besoin de toi!
Non, personne ne le saura —
Ne pourra et ne voudra le savoir! —
Combien, dans l’insomnie, ma conscience passionneґe
Use ma jeune vie!
Elle m’eґtouffe sous l’oreiller, elle sonne le tocsin,
Elle murmure toujours le me  me mot…

Еще от автора Марина Ивановна Цветаева
Сказка матери

`Вся моя проза – автобиографическая`, – писала Цветаева. И еще: `Поэт в прозе – царь, наконец снявший пурпур, соблаговоливший (или вынужденный) предстать среди нас – человеком`. Написанное М.Цветаевой в прозе отмечено печатью лирического переживания большого поэта.


Сказки матери

Знаменитый детский психолог Ю. Б. Гиппенрейтер на своих семинарах часто рекомендует книги по психологии воспитания. Общее у этих книг то, что их авторы – яркие и талантливые люди, наши современники и признанные классики ХХ века. Серия «Библиотека Ю. Гиппенрейтер» – и есть те книги из бесценного списка Юлии Борисовны, важные и актуальные для каждого родителя.Марина Ивановна Цветаева (1892–1941) – русский поэт, прозаик, переводчик, одна из самых самобытных поэтов Серебряного века.С необыкновенной художественной силой Марина Цветаева описывает свои детские годы.


Повесть о Сонечке

Повесть посвящена памяти актрисы и чтицы Софьи Евгеньевны Голлидэй (1894—1934), с которой Цветаева была дружна с конца 1918 по весну 1919 года. Тогда же она посвятила ей цикл стихотворений, написала для неё роли в пьесах «Фортуна», «Приключение», «каменный Ангел», «Феникс». .


Дневниковая проза

В книге рассказывается история главного героя, который сталкивается с различными проблемами и препятствиями на протяжении всего своего путешествия. По пути он встречает множество второстепенных персонажей, которые играют важные роли в истории. Благодаря опыту главного героя книга исследует такие темы, как любовь, потеря, надежда и стойкость. По мере того, как главный герой преодолевает свои трудности, он усваивает ценные уроки жизни и растет как личность.


Мой Пушкин

«… В красной комнате был тайный шкаф.Но до тайного шкафа было другое, была картина в спальне матери – «Дуэль».Снег, черные прутья деревец, двое черных людей проводят третьего, под мышки, к саням – а еще один, другой, спиной отходит. Уводимый – Пушкин, отходящий – Дантес. Дантес вызвал Пушкина на дуэль, то есть заманил его на снег и там, между черных безлистных деревец, убил.Первое, что я узнала о Пушкине, это – что его убили. Потом я узнала, что Пушкин – поэт, а Дантес – француз. Дантес возненавидел Пушкина, потому что сам не мог писать стихи, и вызвал его на дуэль, то есть заманил на снег и там убил его из пистолета ...».


Проза

«Вся моя проза – автобиографическая», – писала Цветаева. И еще: «Поэт в прозе – царь, наконец снявший пурпур, соблаговоливший (или вынужденный) предстать среди нас – человеком». Написанное М.Цветаевой в прозе – от собственной хроники роковых дней России до прозрачного эссе «Мой Пушкин» – отмечено печатью лирического переживания большого поэта.