Если душа родилась крылатой - [30]

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Интервал

Dieu n’enverra pas une nuit d’eґpervier pour mon a  me de
cygne!
D’une main douce, j’eґcarterai la croix sans l’embrasser,
Je m’eґlancerai dans le ciel geґneґreux pour un dernier salut.
La faille du creґpuscule, ou le matin ou le soir — et la coupure
du sourire...
— Car me  me dans le dernier hoquet je resterai poe`te!
Dans les collines — rondes et brunes,
Sous les rayons — puissants et poussieґreux,
Avec des bottes — heґsitantes et douces —
Derrie`re une pelisse — rouge et deґchireґe.
Dans les sables — voraces et rouilleґs,
Sous les rayons — bru  lants et avides,
Avec des bottes — heґsitantes et douces —
Derrie`re une pelisse — pas a` pas.
Dans les vagues — dangereuses et hautes,
Sous les rayons — cruels et anciens,
Avec des bottes — heґsitantes et douces —
Derrie`re une pelisse — menteuse, menteuse.

A Maiakovski

Plus haut que les croix, plus haut que les chemineґes,
Baptiseґ par le feu, baptiseґ par la fumeґe,
Archange-aux-pieds-lourds —
Salut a` toi dans les sie`cles, Vladimir!
Il est le cocher, il est aussi le coursier,
Il est la toquade, il est aussi la loi.
Il soupire, il crache dans ses mains:
— Tiens-toi bien, gloire charretie`re!
Chantre des miracles sur la place publique,
Salut a` toi, orgueilleux salopard,
Qui choisit la lourdeur de la pierre
Et non la seґduction du diamant.
Salut a` toi, tonnerre de paveґs!
Il ba  ille, il respecte, — et, a` nouveau,
Il rame — avec ses brancards — avec
Ses ailes d’archange charretier.

Louange pour aphrodite

1
Bienheureux — ceux qui ont abandonneґ tes filles, Terre,
Pour la lutte et pour la course. Bienheureux, —
Ceux qui ont peґneґtreґ sur les Champs-Elyseґes
Sans e  tre seґduit par la volupteґ.
Le laurier y pousse, feuilles raidies et sobres, —
Le laurier — chroniqueur, activiste au combat…
— Je n’eґchangerai pas l’aplomb de l’amitieґ,
Au-dessus des nuages, contre le foyer de l’amour.
2
Deґja` les Dieux — deґja` —, ne te comblent plus
Sur les rives — deґja` —, d’une autre rivie`re.
Vers la grande porte du couchant, vers
La porte de Veґnus, volez, colombes!
Pour moi, coucheґe sur les sables refroidis,
Je me retirerai dans ce jour qui ne se compte pas…
Car le serpent regarde sa vieille peau,
Car j’ai deґpasseґ ma jeunesse.

Jeunesse

Ma jeunesse! Mon eґtrange`re
Jeunesse! Ma bottine deґpareilleґe!
Les yeux rougis, presque fermeґs,
On enle`ve une feuille au calendrier.
La muse pensive n’a rien pris
Sur l’ensemble de ton butin.
Ma jeunesse! Je ne te rappelle pas:
Tu eґtais une charge et une corveґe.
La nuit, tu murmurais pour moi avec ton peigne,
La nuit, tu aiguisais tes fle`ches. Tu m’eґtouffais
De tes largesses, comme sous de petits galets.
Et je souffrais pour les peґcheґs des autres.
Je te rends ton sceptre avant l’heure,
Sans gou  t, mon a  me, pour les boissons et les mets.
Ma jeunesse! Mes deґsordres —
Jeunesse! Mon chiffon de vermeil!

Muse

Ni chartes, ni ance  tres,
Ni faucon clair. Elle
Marche — elle s’ouvre, —
Lointaine!
Sous les paupie`res sombres —
L’incendie aux ailes d’or.
De sa main, haleґe par le vent,
Elle a pris, elle a oublieґ.
Le bas de sa robe non retrousseґe,
Sarcasme, qui se fa  che,
Ni bonne ni meґchante,
L’une et l’autre, lointaine.
Elle ne pleure pas, ne geґmit pas:
— Il tire tre`s fort, il est gentil! —
De sa main, haleґe par le vent,
Elle a donneґ, elle a oublieґ.
Elle a oublieґ — ricanements
De gorge et de cris d’oiseaux...
— Dieu, garde-la,
Si lointaine!

Amazones

Seins de femmes! Souffle figeґ de l’a  me —
Essence de femmes! Vague toujours prise
Au deґpourvu et qui toujours prend
Au deґpourvu — Dieu voit tout!
Lice pour les jeux du deґlice ou de la joie,
Meґprisables et meґprisants. — Seins de femmes! —
Armures qui ce`dent! — Je pense a` elles...
L’unique sein, — a` nos amies!...

Cheveux blancs

Ce sont des cendres de treґsors:
Des pertes, des offenses.
Ce sont des cendres, devant lesquelles —
Le granit — tombe en poussie`re.
La colombe, nue, lumineuse
Qui vit seule. Ce sont
Les cendres de Salomon
Sur une grande vaniteґ.
Redoutable craie
D’un temps sans fin.
Ainsi, Dieu me fait signe:
— La maison a bru  leґ!
Non pas le seigneur des re  ves
Et des jours, pris dans ses hardes,
Mais l’esprit — flamme verticale —
Qui jaillit des preґcoces cheveux blancs!
Vous ne m’avez pas trahie,
De mes arrie`res, anneґes!
Cette blancheur, c’est la victoire
Des forces immortelles!

Emigrant

Vous e  tes ici entre vous: maisons, monnaies, fumeґes,
Et les femmes, et les ideґes,
Sans reґussir a` vous aimer, sans reґussir a` vous unir,
Alors, celui-ci ou celui-la`, —
Comme Schuman avec le printemps sous son manteau:
— Plus haut! Toujours plus haut!
Alors, comme le treґmolo en suspens d’un rossignol —
Cet eґlu ou tel autre,
Le plus craintif —, car vous avez d’abord releveґ la te  te,
Puis leґcheґ les pieds!
Perdu parmi les hernies et les harpies,
Dieu, dans les lieux de perdition.
Puis un de trop! Il vient d’en-haut! Un ressortissant!
Un deґfi! Et qui n’a pas perdu l’habitude... De voir
Trop haut... Qui refuse les potences... Parmi
Les deґchets de devises et de visas...
Un ressortissant.

PoEte

Le poe`te engage son discours de tre`s loin,
Son discours engage le poe`te tre`s loin.
Et par des plane`tes, des signes, par les fondrie`res

Еще от автора Марина Ивановна Цветаева
Сказка матери

`Вся моя проза – автобиографическая`, – писала Цветаева. И еще: `Поэт в прозе – царь, наконец снявший пурпур, соблаговоливший (или вынужденный) предстать среди нас – человеком`. Написанное М.Цветаевой в прозе отмечено печатью лирического переживания большого поэта.


Сказки матери

Знаменитый детский психолог Ю. Б. Гиппенрейтер на своих семинарах часто рекомендует книги по психологии воспитания. Общее у этих книг то, что их авторы – яркие и талантливые люди, наши современники и признанные классики ХХ века. Серия «Библиотека Ю. Гиппенрейтер» – и есть те книги из бесценного списка Юлии Борисовны, важные и актуальные для каждого родителя.Марина Ивановна Цветаева (1892–1941) – русский поэт, прозаик, переводчик, одна из самых самобытных поэтов Серебряного века.С необыкновенной художественной силой Марина Цветаева описывает свои детские годы.


Повесть о Сонечке

Повесть посвящена памяти актрисы и чтицы Софьи Евгеньевны Голлидэй (1894—1934), с которой Цветаева была дружна с конца 1918 по весну 1919 года. Тогда же она посвятила ей цикл стихотворений, написала для неё роли в пьесах «Фортуна», «Приключение», «каменный Ангел», «Феникс». .


Дневниковая проза

В книге рассказывается история главного героя, который сталкивается с различными проблемами и препятствиями на протяжении всего своего путешествия. По пути он встречает множество второстепенных персонажей, которые играют важные роли в истории. Благодаря опыту главного героя книга исследует такие темы, как любовь, потеря, надежда и стойкость. По мере того, как главный герой преодолевает свои трудности, он усваивает ценные уроки жизни и растет как личность.


Мой Пушкин

«… В красной комнате был тайный шкаф.Но до тайного шкафа было другое, была картина в спальне матери – «Дуэль».Снег, черные прутья деревец, двое черных людей проводят третьего, под мышки, к саням – а еще один, другой, спиной отходит. Уводимый – Пушкин, отходящий – Дантес. Дантес вызвал Пушкина на дуэль, то есть заманил его на снег и там, между черных безлистных деревец, убил.Первое, что я узнала о Пушкине, это – что его убили. Потом я узнала, что Пушкин – поэт, а Дантес – француз. Дантес возненавидел Пушкина, потому что сам не мог писать стихи, и вызвал его на дуэль, то есть заманил на снег и там убил его из пистолета ...».


Проза

«Вся моя проза – автобиографическая», – писала Цветаева. И еще: «Поэт в прозе – царь, наконец снявший пурпур, соблаговоливший (или вынужденный) предстать среди нас – человеком». Написанное М.Цветаевой в прозе – от собственной хроники роковых дней России до прозрачного эссе «Мой Пушкин» – отмечено печатью лирического переживания большого поэта.