Если душа родилась крылатой - [21]

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Интервал

Pris dans la plainte du soir.
Les champs le soir sous la roseґe,
Et au-dessus — des corbeaux...
— Je vous beґnis et vous laisse
Libre comme l’air.
— Il me plat que vous ne soyez pas fou de moi,
Il me plat de ne pas e  tre folle de vous,
Et que jamais le lourd globe terrestre
Ne fuie au-dessous de nos pieds.
Il me plat de pouvoir e  tre ridicule —
Troubleґe — et de ne pas jouer sur les mots,
Et de ne pas souffrir d’une faiblesse eґtouffante
Lorsque nos deux manches se frolent.
Il me plat aussi que devant moi
Tranquillement vous enlaciez une autre,
Et que vous ne me souhaitiez pas les feux
De l’enfer parce que moi j’en embrasse un autre.
Que vous ne prononciez pas mon nom, si tendre,
Vous, mon tendre ami, matin et soir — a` la leґge`re...
Que jamais, dans le silence de l eґglise,
On ne chante, par-dessus nos te  tes: Alleґluia!
Je vous remercie de tout mon cur, et de mes mains
De tant m’aimer — sans le savoir vous-me  me! —
Et pour la tranquilliteґ de mes nuits,
Pour la rareteґ des rencontres aux heures du soir,
Pour les promenades au clair de lune
Que nous n’avons pas faites, et pour le soleil,
Qui ne brille pas au-dessus de nous — et
Je vous remercie de ne pas e  tre — heґlas! — fou de moi,
Et de ne pas e  tre — heґlas! — folle de vous!
Le navire ne naviguera pas toujours
Et le chant du rossignol...
J’ai si souvent voulu vivre
Et si souvent — mourir!
Fatigueґe de la loterie, comme
Dans mon enfance, — je quitterai le jeu,
Heureuse de ne pas croire
Qu’il y a d’autres mondes.
Avec une grande tendresse — car,
Biento  t, je vais tout laisser —
Je pense a` celui qui portera
Cette veste de loup,
A celui — qui se preґlassera sous ce plaid,
Avec cette fine canne a` te  te de leґvrier,
A celui — qui portera mon bracelet
D’argent orneґ de turquoises...
A tous ces papiers, a` toutes ces fleurs
Que je ne peux pas — conserver...
Ma dernie`re rime — et toi,
Ma dernie`re nuit.
Je n’ai pas communieґ, je n’ai pas suivi la Loi.
Jusqu’a` la fin, et la messe dernie`re, je peґcherai —
Comme aujourd’hui je pe`che, comme hier j’ai peґcheґ,
Avec passion! De tous les sens que Dieu m’a donneґs!
Amis! Complices! Vous qui m’exhortez a` la flamme!
Vous, accuseґs comme moi! Vous deґlicats professeurs!
Filles et jeunes gens, arbres, eґtoiles, nueґes, Terre —
Au jugement dernier, tous devant Dieu nous passerons.
Il n’y a pas, dans ce maudit
Volume, de tentation
Pour une femme. — Ars amandi,
Pour une femme — toute la terre.
Le cur — des philtres d’amour,
Le philtre — le plus su  r. — Une femme,
De`s son berceau est un peґcheґ mortel,
Pour l’un ou pour l’autre.
Le ciel est loin! Les le`vres
Sont proches, dans la brume...
— Dieu, ne juge pas! Tu n’eґtais pas
Une femme, sur terre!
Je connais la veґriteґ! Assez des veґriteґs anciennes!
L’homme sur terre ne doit pas contrer l’homme!
Voyez: le soir, voyez: deґja` presque la nuit!
Et quoi encore: des poe`tes, des amants, des capitaines?
Deґja` — le vent s’eґpuise, deґja` — la roseґe sur la terre,
Biento  t — deґja` — la neige durcira dans le ciel eґtoileґ,
Et — biento  t — tous, sous terre nous dormirons: car,
Sur terre, tous, nous nous empe  chions de dormir.
Une fleur eґpingleґe a` la poitrine.
Je ne sais deґja` plus qui l’a eґpingleґe.
Inassouvie, ma soif de passion,
De tristesse et de mort.
Par le violoncelle et par les portes
Qui grincent, par les verres qui tintent
Et le cliquetis des
Des trains du soir,
Par le coup de fusil de chasse
Et par le grelot des troїkas —
Vous m’appelez, vous m’appelez,
Vous — que je n’aime pas!
Mais il est encore une joie:
J’attends celui qui, le premier,
Me comprendra, comme il le faut —
Et tirera a` bout portant.
J’ai ouvert le coffret de meґtal,
J’ai pris ce cadeau — des larmes:
Un anneau avec une perle superbe,
Avec une superbe perle.
Je suis sortie sur le seuil, un vrai chat,
J’ai exposeґ mon visage au vent.
Les vents — qui soufflent, les oiseaux — qui volent,
Les cygnes — a` gauche, a` droite — les corbeaux,
Nos chemins — par des co  teґs diffeґrents.
Tu t’eґloigneras — avec les premiers nuages, avec l’orage,
Et ton chemin — dans l’eґpaisse fore  t, sur les sables bru  lants.
Ton a  me — s’eґpuisera,
Tes yeux — pleureront.
Mais au-dessus de moi — la chouette criera.
Mais au-dessus de moi — l’herbe bruissera.
Nous n’avons jamais eґteґ ensemble: c’est doux
Pour moi. — Personne ainsi n’a rien repris.
Je vous embrasse, par-dela` les centaines
Des verstes qui nous seґparent.
Je sais: nos dons sont dissemblables.
Ma voix, pour la premie`re foix, est basse.
Que vous importe, jeune Derjavine,
Mon vers mal eґleveґ! —
Pour le terrible vol, je te salue:
— Vole, jeune aigle, vole! —
Tu supportes le soleil dans les yeux, —
Mon jeune regard est-il si lourd?
Personne ne vous regardait partir
Plus tendrement, plus deґfinitivement...
Je vous embrasse, par-dela` les centaines
Des verstes qui nous seґparent.
Tu le`ves la te  te trop haut —
Un orgueilleux, un menteur.
C’est, pour moi, en ce feґvrier,
Un joyeux compagnon!
Nous faisons sonner l’argent, nous
Faisons lentement des ronds de fumeґe,
Nous marchons dans notre ville natale
Comme de solennels eґtrangers.
Quelles mains soigneuses ont toucheґ

Еще от автора Марина Ивановна Цветаева
Сказка матери

`Вся моя проза – автобиографическая`, – писала Цветаева. И еще: `Поэт в прозе – царь, наконец снявший пурпур, соблаговоливший (или вынужденный) предстать среди нас – человеком`. Написанное М.Цветаевой в прозе отмечено печатью лирического переживания большого поэта.


Сказки матери

Знаменитый детский психолог Ю. Б. Гиппенрейтер на своих семинарах часто рекомендует книги по психологии воспитания. Общее у этих книг то, что их авторы – яркие и талантливые люди, наши современники и признанные классики ХХ века. Серия «Библиотека Ю. Гиппенрейтер» – и есть те книги из бесценного списка Юлии Борисовны, важные и актуальные для каждого родителя.Марина Ивановна Цветаева (1892–1941) – русский поэт, прозаик, переводчик, одна из самых самобытных поэтов Серебряного века.С необыкновенной художественной силой Марина Цветаева описывает свои детские годы.


Повесть о Сонечке

Повесть посвящена памяти актрисы и чтицы Софьи Евгеньевны Голлидэй (1894—1934), с которой Цветаева была дружна с конца 1918 по весну 1919 года. Тогда же она посвятила ей цикл стихотворений, написала для неё роли в пьесах «Фортуна», «Приключение», «каменный Ангел», «Феникс». .


Дневниковая проза

В книге рассказывается история главного героя, который сталкивается с различными проблемами и препятствиями на протяжении всего своего путешествия. По пути он встречает множество второстепенных персонажей, которые играют важные роли в истории. Благодаря опыту главного героя книга исследует такие темы, как любовь, потеря, надежда и стойкость. По мере того, как главный герой преодолевает свои трудности, он усваивает ценные уроки жизни и растет как личность.


Мой Пушкин

«… В красной комнате был тайный шкаф.Но до тайного шкафа было другое, была картина в спальне матери – «Дуэль».Снег, черные прутья деревец, двое черных людей проводят третьего, под мышки, к саням – а еще один, другой, спиной отходит. Уводимый – Пушкин, отходящий – Дантес. Дантес вызвал Пушкина на дуэль, то есть заманил его на снег и там, между черных безлистных деревец, убил.Первое, что я узнала о Пушкине, это – что его убили. Потом я узнала, что Пушкин – поэт, а Дантес – француз. Дантес возненавидел Пушкина, потому что сам не мог писать стихи, и вызвал его на дуэль, то есть заманил на снег и там убил его из пистолета ...».


Проза

«Вся моя проза – автобиографическая», – писала Цветаева. И еще: «Поэт в прозе – царь, наконец снявший пурпур, соблаговоливший (или вынужденный) предстать среди нас – человеком». Написанное М.Цветаевой в прозе – от собственной хроники роковых дней России до прозрачного эссе «Мой Пушкин» – отмечено печатью лирического переживания большого поэта.