Если душа родилась крылатой - [22]

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Интервал

Tes cils, cette beauteґ, — quand, et
Comment, et qui, celles, nombreuses,
Qui ont embrasseґ ta bouche — ,
Je ne le demande pas. Mon esprit avide
Matrise ce re  ve. En toi,
J’honore un enfant
Divin de dix ans.
Arre  tons-nous pre`s de la rivie`re qui rince
Le collier multicolore des lanternes.
J’irai avec toi jusqu’a` la place
Qui a vu des tzars adolescents...
Siffle pour eґvacuer le mal des jeunes
Garc  ons, et serre ton cur dans ta paume...
— Mon affranchi impassible
Et violent — Pardon.
D’ou` vient cette tendresse?
Ce ne sont pas les premie`res
Boucles — que je lisse — et
J’ai connu des le`vres plus sombres.
Les eґtoiles s’allument et s’eґteignent,
— D’ou` vient cette tendresse? —
Des yeux s’allument et s’eґteignent,
Tout pre`s de mes yeux.
J’ai entendu des chants
Autres, dans la nuit noire,
— D’ou` vient cette tendresse? —
Sur la poitrine me  me du chanteur.
D’ou` vient cette tendresse? —
Et qu’en faire, adolescent
Malicieux, chanteur vagabond,
Aux cils — les plus longs.

Poemes pour Blok

1
Ton nom — un oiseau dans la main,
Un glac  on sur la langue — ton nom,
Un seul mouvement des le`vres,
Ton nom — quatre lettres.
Un petit ballon, saisi au vol,
Un grelot d’argent dans la bouche.
Il jaillit dans un sanglot, ton nom,
Et d’une pierre jeteґe dans un eґtang.
Il brille, il gronde, la nuit, ton nom
Dans un leґger cliquetis de sabots.
Et le claquement sonore du fusil
Le soulignera sur notre tempe.
Ton nom — Ah, l’impossible! —
Un baiser sur les уeux, ton nom,
Sur le gel tendre des paupie`res immobiles.
Ton nom — un baiser sur la neige,
Une glaciale gorgeґe bleue — a` la source...
Avec ton nom, le sommeil est profond.
2
Tendre fanto  me,
Chevalier sans reproches,
Qui t’a appeleґ
Dans ma jeune vie?
Dans la brume bleue,
Debout, en chasuble
De neige.
Ce n’est pas le vent, qui
Me poursuit a` travers la ville,
Cela fait trois soirs, deґja`,
Que je sens l’ennemi.
Il m’a envou  teґe,
Le chantre de neige
Aux yeux bleus.
Et le cygne de neige eґtend
Ses ailes sous mes pieds.
Les plumes s’eґtalent et
S’alte`rent sur la neige.
J’avance sur les plumes,
Ainsi, vers la porte,
Et, au-dela`, la mort.
Par les fene  tres bleues,
Il chante pour moi,
Il chante pour moi,
De ses lointains grelots.
Et son appel:
Un long cri, puis
La voix du cygne.
Tendre fanto  me!
Je sais, je vois tout en re  ves.
Fais-moi cette gra  ce: amen,
Amen, tombe en poussie`re!
Amen.
3
Tu passes a` l’ouest du soleil,
Tu vois la lumie`re du soir,
Tu passes a` l’ouest du soleil,
Et la neige en rafale couvre tes pas.
Devant mes fene  tres, indiffeґrent —
Tu passeras, dans le silence et la neige,
Mon homme de Dieu, juste et magnifique,
Douce lumie`re de mon a  me.
Je ne convoite pas ton a  me!
Ton chemin reste a` l’eґcart.
Et je n’enfoncerai pas mon clou
Dans ta main, pa  le de baisers.
Je ne t’appelerai pas par ton nom,
Je ne te tendrai pas les bras,
Je m’inclinerai, de loin,
Devant la Sainte face de cire
Et sous la neige lente, dans la neige,
Je me mettrai a` genoux, et,
En ton nom sacreґ,
J’embrasserai la neige du soir.
La`, ou`, majestueusement,
Tu es passeґ, dans un silence de mort,
Douce lumie`re, — gloire des saints —
Dans la possession de mon a  me.
4
Pour l’animal — sa tanie`re,
Pour le voyageur — son chemin,
Pour le mort — son corbillard,
Pour chacun — son du  .
Aux femmes — la ruse,
Au tzar — l’eґtat,
A moi — la glorification
De ton nom.
5
Chez moi a` Moscou — brillent les coupoles,
Chez moi a` Moscou — les cloches sonnent,
Et les seґpultures, chez moi, sont aligneґes, —
Y dorment les tzarines et les tzars.
Tu ne sais pas, toi, qu’a` l’aube, au Kremlin,
On respire plus a` l’aise — que partout ailleurs!
Tu ne sais pas, toi, qu’a` l’aube, au Kremlin,
Et jusqu’a` l’aube, je te prie comme un dieu.
Et tu passes au-dessus de la Neva,
Au moment ou`, au-dessus de la Moscova,
Je me tiens te  te baisseґe,
Et les reґverbe`res tombent de sommeil.
De toute mon insomnie je t’aime,
De toute mon insomnie je t’eґcoute —
Lorsque partout dans le Kremlin
S’eґveillent les carillonneurs.
Mais mon fleuve — avec ton fleuve,
Mais ma main — avec ta main
Ne se rencontrent pas, o ma Joie,
Tant que l’aube n’a pas rejoint l’aube nouvelle.
6
On pensait — un homme!
On l’a fait mourir.
Il est mort. A jamais.
— Pleurez sur l’ange mort!
A la fin du jour,
Il chantait la beauteґ du soir.
Trois flammes de cire
Tressaillent, superstitieusement.
Des rayons eґmanaient de lui —
Cordes bru  lantes sur la neige.
Et trois cierges de cire — et
Le tout au soleil! Au porteur de lumie`re!
O, regardez — comment les sombres
Paupie`res se sont enfonceґes!
O, regardez — comment
Ses ailes se sont briseґes!
Le reґcitant noir reґcite,
Les gens oisifs fla  nent...
— Le chantre mort repose
Et ceґle`bre la reґsurrection.
7
Probablement — derrie`re ce petit bois
Le village, ou` je vivais.
Probablement — l’amour est plus simple,
Il est plus facile, que je ne croyais.
Oheґ! — Les diables, crevez donc!
Il s’est souleveґ, il a leveґ — le fouet —
Et, apre`s l’injure — le coup, cinglant,
Et, de nouveau, les grelots chantent.
Au-dessus des bleґs faiblissants, miseґrables,
La perche se dresse — et apre`s elle une autre perche,
Et le fil de fer haut dans le ciel chante,

Еще от автора Марина Ивановна Цветаева
Сказка матери

`Вся моя проза – автобиографическая`, – писала Цветаева. И еще: `Поэт в прозе – царь, наконец снявший пурпур, соблаговоливший (или вынужденный) предстать среди нас – человеком`. Написанное М.Цветаевой в прозе отмечено печатью лирического переживания большого поэта.


Сказки матери

Знаменитый детский психолог Ю. Б. Гиппенрейтер на своих семинарах часто рекомендует книги по психологии воспитания. Общее у этих книг то, что их авторы – яркие и талантливые люди, наши современники и признанные классики ХХ века. Серия «Библиотека Ю. Гиппенрейтер» – и есть те книги из бесценного списка Юлии Борисовны, важные и актуальные для каждого родителя.Марина Ивановна Цветаева (1892–1941) – русский поэт, прозаик, переводчик, одна из самых самобытных поэтов Серебряного века.С необыкновенной художественной силой Марина Цветаева описывает свои детские годы.


Повесть о Сонечке

Повесть посвящена памяти актрисы и чтицы Софьи Евгеньевны Голлидэй (1894—1934), с которой Цветаева была дружна с конца 1918 по весну 1919 года. Тогда же она посвятила ей цикл стихотворений, написала для неё роли в пьесах «Фортуна», «Приключение», «каменный Ангел», «Феникс». .


Дневниковая проза

В книге рассказывается история главного героя, который сталкивается с различными проблемами и препятствиями на протяжении всего своего путешествия. По пути он встречает множество второстепенных персонажей, которые играют важные роли в истории. Благодаря опыту главного героя книга исследует такие темы, как любовь, потеря, надежда и стойкость. По мере того, как главный герой преодолевает свои трудности, он усваивает ценные уроки жизни и растет как личность.


Мой Пушкин

«… В красной комнате был тайный шкаф.Но до тайного шкафа было другое, была картина в спальне матери – «Дуэль».Снег, черные прутья деревец, двое черных людей проводят третьего, под мышки, к саням – а еще один, другой, спиной отходит. Уводимый – Пушкин, отходящий – Дантес. Дантес вызвал Пушкина на дуэль, то есть заманил его на снег и там, между черных безлистных деревец, убил.Первое, что я узнала о Пушкине, это – что его убили. Потом я узнала, что Пушкин – поэт, а Дантес – француз. Дантес возненавидел Пушкина, потому что сам не мог писать стихи, и вызвал его на дуэль, то есть заманил на снег и там убил его из пистолета ...».


Проза

«Вся моя проза – автобиографическая», – писала Цветаева. И еще: «Поэт в прозе – царь, наконец снявший пурпур, соблаговоливший (или вынужденный) предстать среди нас – человеком». Написанное М.Цветаевой в прозе – от собственной хроники роковых дней России до прозрачного эссе «Мой Пушкин» – отмечено печатью лирического переживания большого поэта.