Dictionnaire amoureux de la France - [27]
Le roman est mal fagoté et les épisodes parisiens nuisent à son unité. On les oublie. La seconde partie n’a pas d’intérêt, on ne retient que le va-et-vient entre l’école et le château fantomatique, la rétention du secret, son approche effarée. L’irrégularité, l’immaturité de Meaulnes en prise avec un idéal. De même on se doit de lire toute la Recherche, mais on ne garde en mémoire que les scènes à Combray. Yvonne de Galais, Oriane de Guermantes : même songerie d’une noblesse décrétée par l’âme et qui fait surgir la figure de l’éternel féminin. Cette songerie qui m’habitait lorsque je trimbalais mon spleen dans le parc de Contresolles, où est sa source ? Serait-ce dans les images des livres d’histoire qu’on nous donnait à l’école ? Auquel cas les « hussards noirs » ont œuvré contre leur paroisse. J’ai plutôt tendance à croire que la magie liée aux châteaux — en ruine de préférence — vient d’un fond de sauce culturel plus ancien, où les légendes populaires ont leur part, autant qu’Hugo, Dumas et Gautier, un fond qui a dû émerger lorsque furent conçues les légendes du roi Arthur, puis se solidifier au fil des siècles. Avec cette récurrence celtique d’un âge d’or enfoui dans le passé.
Alain-Fournier n’a pas fait de vieux os : mort pour la France, aux Éparges, en 1914. Il était âgé de vingt-huit ans. Sa correspondance avec Jacques Rivière révèle une âme de haut vol et un bel écrivain en herbe mais, ayant donné Le Grand Meaulnes à la jeunesse de son pays, vieillir en homme de lettres eût été une atteinte à sa gloire.
F
Fables de La Fontaine (Les)
Des générations d’écoliers français ont récité les Fables de La Fontaine, sans comprendre toujours en quoi ramage se rapporte à plumage. Ces historiettes d’animaux raisonneurs et affligés de passions humaines auront été une voie d’accès à la culture française du temps où les enfants bien nés de Pétersbourg ou de Vienne se devaient de connaître notre langue. Elles illustrent le génie du Grand Siècle, elles l’enjouvencent en lui ôtant de sa froideur. Il faut avoir grandi pour apprécier tant soit peu Corneille, Racine, Molière, Boileau, La Rochefoucauld, Tallemant, La Bruyère, Bossuet et autres contemporains du fabuliste. Tandis que son bestiaire enchante tous les âges, comme les Contes de Perrault. Ce lion magnanime, cette mouche du coche, ce souriceau naïf, ces renards madrés, cet ours gentil mais idiot, ce héron au long bec emmanché d’un long cou, ce rat reclus dans un fromage de Hollande, on les revoit en images. Mieux : on les identifie à tels de nos semblables. Qui n’a rencontré un Raminagrobis, « bien fourré, gros et gras », expert en tartufferies ? Les personnages humains ne sont pas moins reconnaissables : Perrette et son pot au lait est devenue le générique de ces fols qui tirent inconsidérément des plans sur la comète sans avoir un fifrelin en poche. Enfant, j’identifiais les animaux de La Fontaine à ceux du zoo de Vincennes. Comme tout écolier et comme tout sacristain, j’ai appris par cœur avant de comprendre. Parfois c’était aussi compliqué que la version latine :
La morale néanmoins était accessible : le chien est mieux nourri, mieux logé mais le loup garde sa liberté. Il y avait une analogie assez claire avec ce que j’endurais devant mon pupitre, voire à la maison. L’air de rien, les sentences égrenées en prologue ou en épilogue de chaque fable ont bâti le socle d’une moralité à la fois chrétienne, épicurienne et stoïcienne, avec une forte dose de bon sens et une compassion désabusée pour le genre humain. On s’y réfère tous les jours :
Adulte, j’ai relu les Fables de Jean de La Fontaine, souventes fois. J’en savoure la poésie, (« L’onde était transparente ainsi qu’aux plus beaux jours »), l’ironie à peine voilée, les pointes de cynisme, les jeux de mots. J’admire qu’avec un matériau sommaire — essentiellement les fables d’Ésope — sa plume désinvolte nous ait donné une joaillerie aussi fine. Quoi de plus original ! De plus français ! Ses poèmes, ses contes en vers méritent de figurer dans l’anthologie de nos rimeurs d’élite : Adonis, Les Démons de Psyché, Le Songe de Vaux…. C’est fluide, léger, musical, ça coule d’une source vive et limpide. Ses vers licencieux ajoutent à la palette de son lyrisme une veine de polissonnerie dont il dut se repentir, avec une sincérité improuvable, pour que Louis XIV accepte de « consommer » son élection à l’Académie. Cet indolent, cet inconséquent, ce glandeur céleste savait tout faire avec des mots mais c’est en troussant ses fables qu’il surpassa ce dont il se croyait capable. Il aura traversé son temps, ou plutôt il l’aura frôlé, insoucieux comme la cigale de sa fable. Peut-être indifférent, sans doute paresseux, en tout cas distrait. La quête du naturel était l’obsession des écrivains du Grand Siècle, dans le sillage de Malherbe que La Fontaine admirait beaucoup. Naturel, il l’était à tous égards, y compris dans cet art pas si simple de vivre aux crochets d’une dame (Mme de La Sablière) ou d’un ami, ayant dilapidé ses biens. Piètre mari, à peu près dépourvu de la moindre fibre paternelle, ce compagnon affable savait être à l’occasion un courtisan zélé. Mœurs d’époque, brocardées dans les fables. Mais quand advint en 1661 la disgrâce de Fouquet, son protecteur du moment, il osa exprimer sa gratitude, et intercéder — en vers — auprès du roi, au risque de se le mettre à dos. C’est honorable. Sa fin fut édifiante, comme celle de la Chevreuse : un temps pour le libertinage, un temps pour la religion que les oratoriens de Juilly avaient vainement tenté de lui inculquer. Leurs successeurs et leurs concurrents jésuites ont toujours mis les
Стандарты собак отечественных пород, 1993 г. Разработаны племенной комиссией Российской Федерации служебного собаководства и Центральным Клубом служебного собаководства России. Утверждены Президиумом Российской Федерации служебного собаководства.
Общеизвестно, что бывших одесситов не бывает. Город Одесса привлекает к себе внимание необычностью своего рождения и развития. Автор постарался в минимально возможном объёме изложить в хронологическом (по годам) порядке важнейшие события из истории города, особенно, раннего периода, начиная с его рождения.
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