Образ Другого. Мусульмане в хрониках крестовых походов - [129]

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И потом он давал этим людям выпить какой-то напиток, от которого они пьянели; и вслед за этим они впадали в состояние еще большего блаженства. И он говорил им, что если примут ради него смерть, то, когда умрут, попадут в Рай, и будут предаваться наслаждениям вместе с этими девушками и юношами и будут все время оставаться девственными, а затем он поместит их в еще более прекрасный рай, где они будут лицезреть Бога в его величии и славе. И тотчас они соглашались выполнять его волю. И затем он приказывал им пойти и убить какого-нибудь крупного сеньора из этой местности, из тех, кто был его противником или врагом, и говорил им, чтобы они не боялись творить зло и убивать, потому что они это делают из любви к Раю. И он обещал им, что после их смерти он поместит их в другой Рай в сто раз краше первого, и там они будут жить вечно вместе с сорока прекрасными благородными девушками. И так эти юноши отправлялись убивать сеньоров из этой местности и были готовы к тому, чтобы и их убили, так как надеялись попасть в Рай. И так он с помощью этих обольщений и совращений отомстил многим своим врагам. И когда знатные люди этой местности раскусили хитрость, лукавство и вредность этого старца, они собрались все вместе и осадили его дворец и убили старца и обратили в руины все его владения и все прекрасные вещи, находившиеся в этом Раю. И до сих пор там еще сохранились места, где были фонтаны и многие другие вещи, но богатств там никаких не осталось. И все это было не так давно превращено в развалины».



L’image de l'autre: les musulmans dans les chroniques des croisades

Les chroniques des croisades contiennent beaucoup de details fantastiques comme, par exemple, les dialogues imaginaires entre les musulmans et les chrétiens, les descriptions fantastiques du culte musulman auquel on attribue les traits païens etc. L’auteur de ce livre tente d’interpréter le contenu des chroniques de l’intérieur, c’est-a-dire de prendre en considération le contexte légendaire des chroniques et de restituer la perception subjective de la réalité par les chroniquers. Donc, on s’attache moins à restituer des «faits» que la perception de ces faits par les chroniqueurs, d’accentuer moins le réel que l’intelligible.

L’approche principale pratiquée dans ce livre consistait a restituer les représentations chrétiennes des musulmans — non en confrontant le texte des chroniques et les autres textes qui nous donnent les renseignements «authentiques» sur les musulmans, mais plutôt a scruter la manière dont se fait la description di monde musulman. Non seulement il s’agissait de mettre l’accent sur la perception médiévale de l’Autre, mais aussi étudier les procédés littéraires et les figures rhétoriques qui aident à symboliser la réalité et à fabriquer l’image des musulmans. L’on sait que le modèle du conflit musulmano-chrétien étaient les guerres de Charlemagne contre les Saracènes (ces évènements sont représentés dans les chansons de geste du cycle de Roland et de Guillaume). Non seulement la tradition historique (les chroniques) ou littéraire (les chansons de geste) cooperaient à la formation de l’image de l’islam, mais aussi la tradition visuelle. On a étudié non seulement les topos et les stereotypes imprimes dans les textes, mais aussi les images visuelles des musulmans d’après les sources iconographiques. Toutes ces traditions étaient liées l'une à l’autre à la manière indissoluble. L’objectif de cette recherche consistait à étudier la coopération des traditions historique, littéraire et visuelle. Les points cruciaux de ces interactions étaient au centre de la recherche. Ce livre est la reflexion sur les interactions de ces traditions qui nous permettent de pénétrer dans l’imaginaire du Moyen âge. Au surplus on a étudié les termes par lequels les musulmans sont appelés dans les chroniques (gentiles, perfidi, barbarae nationes, pagani, infideles etc.) C’est aussi la tentative de regarder l’imaginaire chrétien de l’inférieur.

Par conséquent, la première partie du livre est consacré à l’analyse de l’image des musulmans dans les chroniques de la Première croisade qui datent par excellence du début du XII s. Les chapitres de cette partie sont consacrés aux sujets divers: la représentation des musulmans en tant que les païens idolâtres, l’idée de la conversion, l’hiérarchie politique, le portrait moral et intellectuel des musulmans, la vie quotidienne des musulmans, la tactique guerrière des musulmans, les miracles de l’Orient représentés dans les chroniques. Ce sont presque les mêmes sujets (la religion de l’islam, la structure du pouvoir, le genre de vie des musulmans, le portrair des régents musulmans) qui sont traités dans la deuxième partie du livre qui est consacré à l’analyse de l’image de l’islam dans la chronique de Guillaume de Tyr datée du milieu du XII s. La troisième partie du livre est consacrée enticement à l’image visuelle des musulmans qui est étudiée d’après les sources iconographiques (les illustrations de la chronique de Guillaume de Tyr).

On étudiait la logique du récit, le détail narratif qui est produit par une certaine représentation de l’autre. La question se posait ainsi: par quels moyens les autres deviennent compréhensibles, quels procédés les chroniqueurs utilisent-ils pour faire croire au destinataire du réel. En analysant les chroniques, on partait des prémisses suivantes. Le texte n’est pas chose inerte: il s’inscrit entre un narrateur et un destinataire. Entre eux il existe un ensemble de savoir symboliques — c’est-à-dire de valeurs et de représentations communes. T. Todorov le qualifie comme le «savoir partagé». Selon M. Bachtine le texte est le dialogue entre le narrateur et le destinataire, cette relation se reflète dans la structure de l'énoncé. C'est à partir de cet ensemble de savoir que peut se dévélopper le texte et que le destinataire peut décoder les divers énoncés qui lui sont adressés. Le texte des chroniques est donc le message «traité» par le savoir partagé. Comment déhiffrer ce code? On essaie de découvrir les marques du «savoir partagé» à l’intérieur du texte. Car c’est de cette manière qu’on peut étuduier les pratiques narratives des chroniqueurs. Ce savoir symbolique, ces représentations sont implicites, mais on peut trouver les références directes (les chroniqueurs expliquent l’absence des réalités families ou s’étonnent de découvrir les mêmes réalités qui existent dans le monde chrétien). Tous ces énoncés renvoient à la tradition familière. C’est la tradition qui lie l’inteprétateur avec l’«interpretandum». Tout ce qui est dit au sujet des musulmans est interprété dans l'esprit de la tradition culturelle symbolique (savoir partagé) — c’est ainsi que les chroniqueurs donnent sens aux institutions musulmanes et produisent «l’effet du réel». La présente recherche a montré que les traditions diverses ont coopéré à la création de l’image des musulmans: la tradition ecclésiastique, la tradition biblique, antique et littéraire. Les chroniques s’appuient par excellence sur la tradition ecclésiastique — c’est pourquoi on attribue à la religion des autres la démonolatrie, le polythéisme etc. C’est la religion qui est la marque la plus profonde de la différence. Dans l’esprit de la tradition ecclésiastique les musulmans sont interprétés en tant que les peuples de l’Antéchrist. Aussi les chroniqueurs superposent-ils souvent leurs connaissances du monde antique sur le monde islamique. La tradition vétéro-testamentaire a aussi coopéré à la création de l’image des musulmans — le mythe de l’idolâtrie et de l’immoralité est inspiré par les images bibliques. Les motifs littéraires sont les plus caractéristiques pour l’image de l’islam. On a montré que les traditions historique et littéraire partagent les mêmes topos et les mêmes stéréotypes. Pour créer «l’effet du réel», les chroniqueurs soumettent leur narration aux principes de la traditon littéraire et ecclésiastique et apporte dans leurs récits la fiction inconsciente.


Еще от автора Светлана Игоревна Лучицкая
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