Том 3. Публицистические произведения - [14]
Ce que je dis là n’est pas une simple supposition. Plus d’une fois des hommes éminents par leur talents aussi que par l’autorité que ce talent leur avait acquise sur l’opinion, m’ont donné des témoignages non équivoques de leur bonne volonté, de leurs bonnes dispositions à notre égard. Leurs offres de service étaient telles qu’elles n’avaient rien de compromettant ni pour ceux qui les faisaient, ni pour celui qui les aurait acceptées. Ces hommes assurément n’entendaient pas se vendre à nous, mais ils n’auraient pas mieux demandé que de nous savoir chacun dans la ligne et dans la mesure de son opinion. L’essentiel eût été de coordonner ces efforts, de les diriger tous vers un but déterminé, de faire concourir ces diverses opinions, ces diverses tendances au service des intérêts permanents de la Russie, tout en conservant à leur langage cette franchise d’assaut sans laquelle on ne fait pas d’impression sur les esprits.
Il va sans dire qu’il ne saurait être question d’engager avec la presse étrangère une polémique quotidienne minutieuse portant sur des petits faits, sur des petits détails; mais ce qui serait vraiment utile, ce serait par exemple de prendre pied dans le journal le plus accrédité de l’Allemagne, d’y avoir des organes graves, sérieux, sachant se faire écouter du public — et tendant par des voies différentes, mais avec un certain ensemble vers un but déterminé.
Mais à quelles conditions réussirait-on à imprimer à ce concours de forces individuelles et jusqu’à un certain point indépendantes une direction commune et salutaire? A la condition d’avoir sur les lieux un homme intelligent, doué d’énergiques sentiments de nationalité, profondément dévoué au service de l’Empereur et qui par une longue expérience de la presse aurait acquis une connaissance suffisante du terrain sur lequel il serait appelé à agir.
Quant aux dépenses que nécessiterait l’établissement d’une presse russe à l’étranger, elles seraient minimes comparativement au résultat qu’on pourrait en attendre.
Si cette idée était agréée, je m’estimerais trop heureux de mettre aux pieds de l’Empereur tout ce qu’un homme peut offrir et promettre: la propreté de l’intention et le zèle du dévouement le plus absolu.
La Russie et la Révolution>*
Pour comprendre de quoi il s’agit dans la crise suprême où l’Europe vient d’entrer, voici ce qu’il faudrait se dire. Depuis longtemps il n’y a plus en Europe que deux puissances réelles: «la Révolution et la Russie». — Ces deux puissances sont maintenant en présence, et demain peut-être elles seront aux prises. Entre l’une et l’autre il n’y a ni traité, ni transaction possibles. La vie de l’une est la mort de l’autre. De l’issue de la lutte engagée entre elles, la plus grande des luttes dont le monde ait été témoin, dépend pour des siècles tout l’avenir politique et religieux de l’humanité.
Le fait de cet antagonisme éclate maintenant à tous les yeux, et cependant, telle est l’intelligence d’un siècle hébété par le raisonnement, que tout en vivant en présence de ce fait immense, la génération actuelle est bien loin d’en avoir saisi le véritable caractère et apprécié les raisons.
Jusqu’à présent c’est dans une sphère d’idées purement politiques qu’on en a cherché l’explication; c’est par des différences de principes d’ordre purement humain qu’on avait essayé de s’en rendre compte. Non, certes, la querelle qui divise la Révolution et la Russie tient à des raisons bien autrement profondes; elles peuvent se résumer en deux mots.
La Russie est avant tout l’empire chrétien; le peuple russe est chrétien non seulement par l’orthodoxie de ses croyances, mais encore par quelque chose de plus intime encore que la croyance. Il l’est par cette faculté de renoncement et de sacrifice qui fait comme le fond de sa nature morale. La Révolution est avant tout anti-chrétienne. L’esprit anti-chrétien est l’âme de la Révolution; c’est là son caractère propre, essentiel. Les formes qu’elle a successivement revêtues, les mots d’ordre qu’elle a tour à tour adoptés, tout, jusqu’à ses violences et ses crimes, n’a été qu’accessoire ou accidentel; mais ce qui ne l’est pas, c’est le principe anti-chrétien
qui l’anime, et c’est lui aussi (il faut bien le dire) qui lui a valu sa terrible puissance sur le monde. Quiconque ne comprend pas cela, assiste en aveugle depuis soixante ans au spectacle que le monde lui offre.
Le moi humain, ne voulant relever que de lui-même, ne reconnaissant, n’acceptant d’autre loi que celle de son bon plaisir, le moi humain, en un mot, se substituant à Dieu, ce n’est certainement pas là une chose nouvelle parmi les hommes; mais ce qui l’était, c’est cet absolutisme du moi humain érigé en droit politique et social et aspirant à ce titre à prendre possession de la société. C’est cette nouveauté-là qui en 1789 s’est appelée la Révolution Française.
Depuis lors, et à travers toutes ses métamorphoses, la Révolution est restée conséquente à sa nature, et peut-être à aucun moment de sa durée ne s’est-elle sentie plus elle-même, plus intimement anti-chrétienne que dans le moment actuel, où elle vient d’adopter le mot d’ordre du christianisme: la fraternité. C’est même là ce qui pourrait faire croire qu’elle touche à son apogée. En effet, à entendre toutes ces déclamations naïvement blasphématoires qui sont devenues comme la langue officielle de l’époque, qui ne croirait que la nouvelle République Française n’a été unie au monde que pour accomplir la loi de l’Evangile? C’est bien là aussi la mission que les pouvoirs qu’elle a créés se sont solennellement attribuée, sauf toutefois un amendement que la Révolution s’est réservé d’y introduire, c’est qu’à l’esprit d’humilité et de renoncement à soi-même qui est tout le fond du christianisme, elle entend substituer l’esprit d’orgueil et de prépotence, à la charité libre et volontaire, la charité forcée, et qu’à la place d’une fraternité prêchée et acceptée au nom de Dieu, elle prétend établir une fraternité imposée par la crainte du peuple-souverain. A ces différences près, son règne promet en effet d’être celui du Christ.
В сборник входят стихотворения: «Конь морской», «Зима недаром злится… «Листья», «Есть и осени первоначальной…» и другие. Комментированное издание. Составление и пояснительный текст Н. П. Суховой. Художник Л. Дурасова. Содержание: Н.П. Сухова. К читателю (статья) I. ДЕНЬ И НОЧЬ Утро в горах Полдень «Смотри, как роща зеленеет…» «В небе тают облака…» Вечер «Под дыханьем непогоды…» Летний вечер «Не остывшая от зною…» «Как хорошо ты, о море ночное…» «Тихой ночью, поздним летом…» «Песок сыпучий по колени…» Декабрьское утро II.
Это издание — самое полное собрание стихотворений Ф. И. Тютчева. Стихотворения расположены в книге в хронологическом порядке. Имеется раздел «Приложения», материал которого сгруппирован под рубриками: I. Детское стихотворение, II. Стихотворные шутки и телеграммы, III. Стихотворения, написанные во время предсмертной болезни, IV. Коллективное, V. Стихотворения, приписываемые Тютчеву, VI. Стихотворения, написанные на французском языке (сопровождаемые переводами на русский язык). За «Приложениями» следует раздел «Другие редакции и варианты».http://rulitera.narod.ru.
Гениальный поэт, живший на пересечении ХIХ и ХХ веков, Федор Тютчев львиную долю своего творчества посвятил России. Его поэзия переполнена любовью к стране, в которой он жил и для которой писал.
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Первое полное научное издание поэтического, публицистического и эпистолярного наследия известнейшего поэта и общественного деятеля Федора Ивановича Тютчева (1803-1873).В первом томе - стихотворения 1813-1849 гг., другие редакции и варианты, переводы стихотворений, написанных автором на французском языке. http://rulitera.narod.ru.