Том 3. Публицистические произведения - [12]

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Quant à l’ancien, à ce premier Empire d’Orient, la circonstance fatale qui a pesé sur ses destinées, c’est qu’il n’a jamais pu mettre en œuvre qu’une portion minime de la race sur laquelle il aurait dû principalement s’appuyer. Il n’a occupé que la lisière du monde que la Providence tenait en réserve pour lui; c’est le corps cette fois qui a manqué à l’âme. Voilà pourquoi cet Empire, malgré la grandeur de son principe, est constamment resté à l’état de l’ébauche, pourquoi il n’a pu opposer à la longue une résistance efficace aux ennemis qui l’enveloppaient de toutes parts. Son assiette territoriale a toujours manqué de base et de profondeur, c’était, pour tout dire, une tête séparée de son tronc. Aussi, par une de ces combinaisons Providentielles qui sont en même temps profondément naturelles et historiques, c’est le lendemain du jour où l’Empire d’Orient a paru définitivement succomber sous les coups de la destinée qu’il a en réalité pris possession de son existence définitive. Constantinople tombait aux mains des Turcs en 1453 et neuf ans après, en 1462, le grand Ivan III arrivait au trône de Moscou.

Qu’on ne s’éffarouche pas de grâce de toutes ces généralités historiques quelqu’hasardées qu’elles puissent paraître à la première vue. Qu’on se dise bien que ces prétendues abstractions, c’est nous-même, c’est notre passé, notre présent, notre avenir. Nos ennemis le savent bien, tâchons de le savoir comme eux. C’est parce qu’ils le savent, c’est parce qu’ils ont compris que tous ces pays, toutes ces populations qu’ils voudraient conquérir au système occidental, tiennent à la Russie historiquement parlant comme des membres vivants tiennent au corps dont ils font partie, qu’ils travaillent à relâcher, à rompre s’il est possible, le lien organique qui les rattache à nous.

Ils ont compris que tant que ce lien subsiste, tous leurs efforts pour éteindre dans ces populations la vie qui leur est propre resteraient éternellement stériles. Encore une fois le bût qu’on se propose est le même qu’au treizième siècle, mais les moyens différents. A cette époque l’Eglise latine voulait brutalement se substituer dans tout l’Orient Chrétien à l’Eglise orthodoxe; maintenant on cherchera à ruiner les fondements de cette Eglise par la prédication philosophique.

Au treizième siècle la domination de l’Occident prétendait s’approprier ces pays directement et les gouverner en son propre nom; maintenant faute de mieux on cherchera à y provoquer, à y favoriser l’établissement de petites nationalités bâtardes, de petites existences politiques, soi-disant indépendantes, vains simulacres bien mensongers, bien hypocrites, bons, tout au plus, à masquer la réalité, et cette réalité ce serait maintenant comme alors: la domination de l’Occident.

Ce qui vient d’être tenté en Grèce est une grande révélation et devrait servir d’enseignement à tout le monde. Il est vrai que jusqu’à présent la tentative ne paraît guère avoir profité à ceux qui en ont été les instigateurs. L’arme a répercuté contre la main qui s’en est servie. Et cette révolution qui après avoir annulé un pouvoir d’origine étrangère paraît avoir restitué l’initiative à des influences plus nationales, pourrait fort bien en définitive aboutir à resserrer le lien qui rattache ce petit pays au grand tout, dont il n’est qu’une fraction.

Il faut se dire d’ailleurs que tout ce qui se passe ou se passerait en Grèce ne sera jamais qu’un épisode, un détail de la grande lutte entre l’Occident et nous. Ce n’est pas là-bas, aux extrémités que l’immense question sera décidée. C’est ici, parmi nous, au centre, au cœur même de ce monde de l’Orient Chrétien, de l’Orient Européen que nous représentons, de ce monde qui est nous-même. Ses destinées définitives qui sont aussi les nôtres, ne dépendent que de nous; elles dépendent avant tout du sentiment plus ou moins énergique qui nous lie, qui nous identifie l’un à l’autre.

Répétons-le donc et ne nous lassons pas de le redire: l’Eglise d’Orient est l’Empire orthodoxe, l’Eglise d’Orient héritière légitime de l’Eglise universelle, l’Empire orthodoxe identique dans son principe, étroitement solidaire dans toutes ses parties. Est-ce là ce que nous sommes? ce que nous voulons être? Est-ce là ce que l’on prétend nous contester?

Voilà, pour qui sait voir, toute la question entre nous et la propagande occidentale; c’est le fond même du débat. Tout ce qui n’est pas cela, tout ce qui dans la polémique de la presse étrangère ne se rattache pas à cette grande question plus ou moins directement comme une conséquence à son principe, ne mérite pas un instant d’occuper notre attention. C’est de la déclamation pure.

Pour nous, nous ne saurions nous pénétrer assez intimement de ce double principe historique de notre existence nationale. C’est le seul moyen de tenir tête à l’esprit de l’Occident, de mettre un frein à ses prétentions comme à ses hostilités.

Jusqu’à présent, avouons-le, dans les rares occasions où nous avons pris la parole pour nous défendre contre ses attaques, nous l’avons fait, à une ou deux exceptions près, d’une manière trop peu digne de nous. Nous avions trop l’air d’écoliers cherchant par de gauches apologies à désarmer la mauvaise humeur de leur maître.


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В сборник входят стихотворения: «Конь морской», «Зима недаром злится… «Листья», «Есть и осени первоначальной…» и другие. Комментированное издание. Составление и пояснительный текст Н. П. Суховой. Художник Л. Дурасова. Содержание: Н.П. Сухова. К читателю (статья) I. ДЕНЬ И НОЧЬ Утро в горах Полдень «Смотри, как роща зеленеет…» «В небе тают облака…» Вечер «Под дыханьем непогоды…» Летний вечер «Не остывшая от зною…» «Как хорошо ты, о море ночное…» «Тихой ночью, поздним летом…» «Песок сыпучий по колени…» Декабрьское утро II.


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Это издание — самое полное собрание стихотворений Ф. И. Тютчева. Стихотворения расположены в книге в хронологическом порядке. Имеется раздел «Приложения», материал которого сгруппирован под рубриками: I. Детское стихотворение, II. Стихотворные шутки и телеграммы, III. Стихотворения, написанные во время предсмертной болезни, IV. Коллективное, V. Стихотворения, приписываемые Тютчеву, VI. Стихотворения, написанные на французском языке (сопровождаемые переводами на русский язык). За «Приложениями» следует раздел «Другие редакции и варианты».http://rulitera.narod.ru.


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