Воспоминания Андрея Михайловича Фадеева - [78]

27-е. Письмо действительного статского советника Самуила Христиановича Контениуса к Императору Александру Павловичу, от 16-го октября 1825-го года, переданное Государю во время его проезда чрез немецкие колонии Новороссийского края А. М. Фадеевым.

«Sire. Je suis inconsolable que mes infirmités me privent du bonheur le plus desiré, de celui d’aller me présenter devant la face auguste de Votre Majesté Imperiale avec la plus profonde dévotion, afin de Lui énoncer mes trés humbles remerciements pour sa confirmation supréme et trés gracieuse de mon testament. Sire! Qund le coeur surabonde de sentiments profonds, les paroles ne peuvent plus les exprimer: je ne peux done que révérer en silence, le reste de mes jours, les effets des bontés magnanimes dont Votre M. I. a de nouveau daigné me combler.

Les colonies de ce pays ont depuis les deux années précédentes de disette, sensiblement été arretées dans l’avancement de leur bien-étre: maintenat, ayant joui d’une bonne recolte, elles commencent a s'en remettre, et la multiplication des bétec a laine et surtout l'amelioration ultérieure et métliodique des toisons, contribuera éfficacement a les conduire a un état d’aisance. La tonte de l’année passée, ayant valu a ces colonies 260 mille roubles, а June manière marquante diminué leurs peines.

Sire! Souffrez gracieusement, que j’ose exposer a Votre Majesté une idée qui me tient sans cesse a coeur depuis le commencement de la colonisation. Le plus grand defaut de ce bon pays est le manque de bois; je suis persuadé, que ce besoin urgent peut étre produit dans notre pays: une plantation naissante sur la Molotschna, peut prouver la possibilté de cette assertion. Il est vrai que le commencement de l’entreprise pourra rencontrer des difficultés, — non pas que la qualité du sol s’y opposa, mais parce que la sécheresse accidentelle de notre ciel peut quelquefois у mettre des entraves, qui cependant se laissent vaincre par la persévérance. J’ai écrit la dessus un projet et une instruction у analogue; les années passées de détresse, d’un côté, — et la répugnance du cultivateur paysan pour toutes les opérations de longue haleine, — de l'autre, en ont fait différer l’ exécution.

Sire! L’auguste présence de V. M. I. dans les colonies, pourrait у faire créer pour le commencement 800 dessetines de bois, s’il plairait a Sa sagesse de deélarer aux mairies des cantons coloniaux, que pour leur bien essentiel, et pour celui de leur postérité, Elle desire que chaque pere de famille produise et cultive successivcnient une demi dessetine de bois d’espéces hatives, у compris le pseudo-acacia qui reussit partout; il est a présumer que, lorsque après dix ans on sera convaiueu du succés de l’entreprise, ils se trouveront des individus bien intentionués qui voudront laisser a leurs enfants une dessetine entiére de bois, formant un des premiers besoins pour l’éxistance humaine. Un mot, une exhortation gracieuse prononceé a ce sujet par Votre M. I. ferait disparaître la répugnance des colons pour l’utile objet en question et les ferait faire tout ce qui est humainement possible pour accomplir la volonté supreme de l’Auguste Empereur qu’ils adorent.

Je suis persuadé Sire, que, quand je ne serai plus, mon digne chef le lieutenant général d’Insof, porté avec zêle pour tout ce qui est d’une utilité reconnue, — et l’assesseur de colège Fadééff, fonctionnaire docile, appliqué, intelligent et animé du même ésprit que notre chef, ne se laissant point intimider par les difficultés du commencement, dirigeront et conduiront progressivement l’entreprise vers le but proposé, et en sorte que les colonies puissent avec le temps servir de modèle aux indigènes.

Sire! Souffrez graeieusement que je suplie Votre M. I. de vouloir bien m’accorder encore une dernière grace, — celle de pardonner par un effet de sa clémence, la hardiesse de l’expositiol de ces longs détails, a celui qui sera jusqu’au dernier soupir avec la plus haute vénération et le plus religieux dévouement, le très humble et très fidèle sujet de Votre M. I. Samuel Contenius».

Перевод письма Контениуса к Императору Александру Павловичу.

«Государь! Я крайне скорблю о том, что немощи мои лишают меня самого желанного счастия представиться пред августейшее лицезрение Вашего Императорского Величества, чтобы выразить о глубочайшим благоговением мою всепокорнейшую признательность за Ваше верховное и всемилостивейшее утверждение моего духовного завещания. Государь! Когда сердце преисполнено глубокими чувствованиями, слова не могут более их передавать; я могу только в продолжении остатка дней моих безмолвно чтить выражение великодушной милости, которой Ваше Императорское Величество снова удостоили меня осчастливить.

Колонии здешнего края, заметно задержанные в преуспеянии своего благосостояния в течение двух предшествовавших неурожайных годов, ныне, воспользовавшись хорошей жатвой настоящего года, начинают видимо поправляться. Размножение овец, а особенно дальнейшее последовательное улучшение руна, будет действительно содействовать к приведению их в состояние полного довольства. Стрижка шерсти прошлого года, доставившая колониям 260 тысяч рублей, ощутительным образом уменьшила их нужды.